Vraiment élevé, affiché en gras sur les résultats du bilan sanguin ? À la différence d’un cholestérol dont le taux est stable d’un jour à l’autre, quoi que vous ayez mangé la veille (il ne baisse que si l’on se nourrit mieux pendant plusieurs semaines), les triglycérides (une forme de stockage des lipides dans l’organisme), eux, sont labiles : ils varient très vite en fonction des performances d’une enzyme qui les dégradent. Or, celle-ci peut être dépassée par l’ampleur de la tâche si l’on mange trop gras, trop sucré et/ou que l’on boit trop d’alcool. Les triglycérides en excès vont alors coloniser le foie, lequel devient gras, et, surtout, vont mettre en surchauffe le pancréas, à l’origine de pancréatites aiguës parfois létales. Le risque est avéré et critique lorsque le taux de triglycérides dépasse 10 g/l (à jeun) car il est fort probable que le taux soit en réalité bien supérieur (30, voire 50 g/l) au décours de repas trop riches et bien arrosés. En temps normal, le taux est de 2-2,5 g/l dans la journée, et 1,5-2 g/l après douze heures de jeûne.
En dehors des (très rares) cas où le défaut enzymatique est génétique, la solution pour échapper aux complications d’un excès de triglycérides est dans l’assiette et le verre. Elle est d’ailleurs la même que pour un surpoids assorti d’un gros ventre, témoin d’une alimentation inadéquate et d’une activité physique insuffisante. La diète est donc non négociable avec des chiffres élevés, et même modérés, puisque cet excès de triglycérides reflète un mode de vie “inflammatoire” dommageable pour tous les organes, et en particulier pour les artères : moins de gras, peu de sucres rapides, des fibres, de l’eau à volonté et des oméga 3 (poissons gras, éventuellement compléments alimentaires). Et si décidément les triglycérides restent plus hauts qu’il ne le faudrait, un traitement médicamenteux peut être ajouté.