L’escalade, entre force physique et bien-être mental

L’escalade, entre force physique et bien-être mental
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Pratiquée en plein air sur des falaises abruptes ou en salle sur des murs artificiels, l’escalade est excellente pour la santé physique et mentale. Zoom sur ce sport qui grimpe en popularité.

Loin des clichés, l’escalade n’est pas une activité extrême réservée aux alpinistes aguerris. Cette discipline est accessible à tous, quels que soient l’âge, la condition physique et l’état de santé. « La plupart des clubs et des salles proposent des voies ou des blocs de difficultés différentes pour progresser à son rythme, explique François Petit, fondateur et président des salles Climb Up. Comme pour les pistes de ski, il y a un code de couleur, du jaune au noir. »

Renforcement musculaire global

L’escalade est une activité physique complète qui améliore la force, la coordination, la souplesse, l’agilité et le sens de l’équilibre, et qui, de la tête jusqu’aux orteils, sollicite tous les groupes musculaires. « Si les membres inférieurs (mollets, cuisses, fessiers) fournissent la force nécessaire pour se propulser, les membres supérieurs (avant-bras, biceps, triceps) permettent de saisir les prises et de se hisser, tandis que les muscles du tronc (abdominaux, obliques, dorsaux) stabilisent le corps durant l’ascension, précise François Petit, également ancien champion du monde et dou­­ble ­vain­­queur de la coupe du monde ­d’escalade. Tous travaillent en synergie pour permettre de se déplacer efficacement. L’alternance bras-jambes de chaque côté du corps offre une musculature harmonieuse, évitant tout déséquilibre musculaire. »

En pleine ascension

Entre les grimpeurs en salle et en extérieur, l’escalade compte aujourd’hui plus de deux millions de pratiquants, dont 47 % de femmes. Un chiffre qui a doublé en dix ans avec la multiplication des salles privées, environ 300 à travers le pays, les compétitions et la démocratisation de la pratique.

Meilleure endurance cardiovasculaire

Loin de se limiter à la force et à la technique, l’escalade est excellente pour le système cardiovasculaire. Pour François Petit, l’effort soutenu, la recherche constante d’équilibre et les phases de récupération rapide sont similaires aux séances d’entraînement fractionné de haute intensité (Hiit). « L’intensité d’une séance est équivalente à celle d’un 100 m. »

Développement des fonctions cognitives

L’ascension est aussi un défi pour le cerveau ! Chaque mouvement nécessite d’être réfléchi et exécuté avec précision. En gravissant un mur ou une falaise, il faut rester concentré, analyser sa voie, évaluer la distance entre les prises, anticiper les difficultés, déterminer la manière de se positionner pour avancer efficacement… Un véritable exercice de navigation et de mémorisation mentale.

Gestion du stress et des émotions

Bien que cette discipline mobilise une grande énergie physique et mentale, elle demande aussi de savoir garder son sang-froid et de gérer son anxiété. « La concentration, nécessaire pour grimper, permet de se déconnecter des soucis du quotidien, de se vider la tête, souligne le grimpeur. On est vraiment dans l’instant présent, en connexion avec son corps. »

L’avis de l’experte : Un sport bon pour le dos

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Violaine Pajean,, kinésithérapeute

« Quand on grimpe, le corps est constamment en position d’extension, ce qui permet d’ouvrir le thorax, d’étirer les épaules et de réaligner la colonne vertébrale. Rien de tel pour éviter les voûtes dorsales qui s’installent à force de rester assis ou penché en avant sur les écrans. Les tractions exercées pour se hisser vers le haut activent tous les muscles du dos, et plus particulièrement le grand dorsal. Un dos en V permet de prévenir les dorsalgies et les cervicalgies. Le travail de gainage, très important, renforce les muscles profonds autour de la colonne, des ceintures pelvienne et scapulaire. En retonifiant et en rééquilibrant les muscles extenseurs et fléchisseurs du tronc, on améliore sa posture, on lutte contre les déséquilibres posturaux et les lombalgies. »