Débattre de l’amélioration de notre système de santé, à commencer par celle de nos jeunes. Tel était le thème de la dernière session territoriale du Conseil national de la refondation (CNR), le 8 décembre dernier. Aux manettes des concertations entre personnels soignants, citoyens et élus, Emmanuel Macron a posé sa pierre à l’édifice de la protection sanitaire en annonçant la gratuité des préservatifs pour les 18-25 ans. Dès le lendemain, et par voie de tweet, le chef de l’État étendait la mesure aux mineurs. Ainsi, à partir du 1er janvier prochain, les moins de 26 ans actifs sexuellement pourront se rendre en pharmacie et obtenir, sans frais, de quoi se protéger contre le Sida/VIH, la blennorragie, l’herpès, la syphilis, les chlamydioses, les hépatites B et C, etc. Si les modalités de cette prise en charge restent encore à préciser, le ministre de la Santé, François Braun, a assuré la délivrance sans ordonnance et une prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale. Rappelons que jusqu’à présent, les préservatifs masculins n’étaient offerts que dans les centres de dépistage, certains services hospitaliers, plannings familiaux et maisons des jeunes et de la culture (MJC), auprès des infirmiers scolaires pour les mineurs et des assistantes sociales. Par ailleurs, depuis fin 2019, Eden et Sortez Couverts !, deux marques de capotes disponibles en pharmacie, étaient déjà remboursées à 60 % par l’Assurance maladie sur prescription d’un médecin ou d’une sage-femme, et à 40 % par les complémentaires santé.
À l’horizon 2030
Les intentions de l’Élysée sont claires, toutes les mesures doivent être prises en faveur des objectifs à atteindre d’ici 2030 : zéro infection au VIH et élimination des infections sexuellement transmissibles (IST). Dans ce cadre, la gratuité des préservatifs vient s’ajouter à d’autres dispositions de prévention de la santé sexuelle des jeunes déjà mises en place ou prévues dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2023 : gratuité de la contraception pour les jeunes femmes jusqu'à 25 ans inclus ; accès généralisé au dépistage sérologique du VIH dans tous les laboratoires de biologie médicale sans ordonnance avec prise en charge à 100 % ; élargissement du dépistage sans ordonnance en laboratoire de biologie médicale à d’autres IST et prise en charge à 100 % pour les moins de 26 ans ; prise en charge à 100 % de la contraception d’urgence, sans prescription, pour toutes les femmes.