Bien que la résorption dentaire soit très douloureuse, le chat sait très bien dissimuler sa douleur. Les lésions peuvent donc passer inaperçues aux yeux des propriétaires. Seul un examen régulier de la cavité buccale permettra de détecter le problème.
Une maladie dégénérative
La résorption dentaire se caractérise par la destruction tissulaire progressive d’une ou de plusieurs dents définitives. Elle est due à l’action de cellules particulières, les odontoclastes, celles-là mêmes qui attaquent les racines des dents de lait afin qu’elles tombent pour laisser la place aux dents définitives.
Une disparition progressive de la dent
Lorsqu’une dent se résorbe, une partie de la couronne peut disparaître. La dent peut aussi se casser au collet (zone de jonction entre la couronne et la racine) ! La lésion est alors recouverte de gencive, laquelle est extrêmement enflammée.
Il arrive également que la racine soit affectée par la résorption ; dans ce cas, rien n’est visible en inspectant la gueule du chat et seules des radiographies permettront de déceler les lésions. Lorsque la racine est attaquée, les nerfs sont à nu, ce qui est extrêmement douloureux pour le chat.
Des symptômes non spécifiques
Des difficultés à mâcher, une perte d’appétit et un amaigrissement, un chat qui bave, qui grince ou qui claque des dents, une mobilité anormale de certaines dents et une mauvaise haleine sont autant de signes d’alerte pour le propriétaire. Il peut aussi remarquer que l’animal penche la tête d’un côté lorsqu’il mange (pour éviter d’utiliser les dents douloureuses). Si tous ces symptômes ne sont pas spécifiques d’une résorption, ils évoquent toutefois fortement un problème dentaire. Un examen vétérinaire s’impose alors très rapidement.
Quels facteurs de risque ?
Identifier la cause d’une résorption dentaire est complexe car l’origine de cette maladie demeure mystérieuse, même si elle est probablement auto-immune. En revanche, l’âge et la génétique sont des facteurs de risque bien identifiés.
Les chats âgés davantage concernés
L’âge moyen au moment du diagnostic est de 9-10 ans. Après 11 ans, 1 chat sur 4 présente ce type de lésion. En revanche, le mode de vie de l’animal (qu’il ait ou non accès à l’extérieur) n’influence pas le risque de résorption dentaire.
Certaines races plus touchées
Une composante génétique est fortement probable car certaines races sont plus concernées. La fréquence d’apparition des résorptions dentaires atteint par exemple 45 % chez le cornish rex, 35 % chez le ragdoll, et 32 % chez les chats orientaux. Les races persane, bleu russe, birmane, turkish Van et devon rex sont en revanche beaucoup plus rarement atteintes. Les chats de type européen sont aussi plus souvent affectés que la moyenne des chats de race pure.
Rôle de l’alimentation ?
Si les recherches sont en cours pour préciser le rôle de l’alimentation, une carence en calcium pourrait être en cause.
Traitement d’une résorption dentaire
Selon les cas, il faudra soit extraire la dent, soit amputer la couronne, soit envisager d’autres traitements. Quand le système immunitaire du chat est affaibli par des maladies concomitantes (leucose féline, diabète sucré, etc.), l’extraction totale des dents concernées est généralement recommandée.
Lorsque la cause de la résorption n’est pas connue, l’affection récidive 3 fois sur 4 après que des soins dentaires conservateurs ont été effectués. Un chat peut continuer à vivre et à manger normalement avec des dents en moins.
Prévention d’une résorption dentaire
Des études montrent que la maladie a plus de chances de se développer si l’hygiène dentaire du chat est mauvaise : la présence de tartre, une gingivite et une maladie parodontale sont des éléments favorisants significatifs pour la résorption dentaire.
Les mesures de prévention incluent donc le brossage régulier des dents du chat ! Si cela n’est pas possible, il est conseillé d’utiliser d’autres moyens pour maintenir une bonne hygiène dentaire : additifs dans l’eau de boisson, application de gel dentaire ou distribution d’aliments spéciaux aidant à limiter la formation de plaque et de tartre, par exemple.
Importance du diagnostic précoce
Si une résorption dentaire n’est pas dépistée et traitée à temps, l’affection s’étendra progressivement à plusieurs dents et celles-ci devront être extraites. Le traitement de la résorption dépend cependant de la gravité des lésions constatées par le vétérinaire, après réalisation d’un examen bucco-dentaire complet, d’une radiographie de la cavité buccale et du nettoyage des dents du chat sous anesthésie générale. Il est bien souvent nécessaire de faire appel à un vétérinaire spécialisé en dentisterie féline, car un équipement approprié et des connaissances spécifiques sont nécessaires pour traiter le problème correctement.