Nez pris, éternuements fréquents, yeux larmoyants, courbatures, etc. Pas besoin d’avoir fait médecine pour savoir que ces signes sont ceux du rhume. Également appelée « rhinite », cette infection virale des muqueuses nasales est généralement l’affaire d’une dizaine de jours pour le système immunitaire. Seulement voilà, en attendant que les symptômes diminuent d’eux-mêmes et libèrent la tête de son étau, le confort respiratoire est mis à rude épreuve. À son service, sont disponibles en pharmacie et en vente libre, des médicaments vasoconstricteurs (type Actifed® Rhume, Dolirhume®, Humex Rhume, Nurofen® Rhume, RhinAdvil® Rhume, etc.) capables de soulager les symptômes. Leur secret : la pseudoéphédrine, une molécule qui rétrécit le diamètre des vaisseaux sanguins pour décongestionner le nez. Le problème, c’est que son action n’est pas ciblée. Elle peut donc facilement s’étendre à d’autres parties du corps, et augmenter la tension artérielle et la fréquence cardiaque, voire les risques d’infarctus du myocarde et d’accidents vasculaires cérébraux. En témoignent les 307 cas recensés en France par l’ANSM entre 2012 et 2018.
Mieux vaut prévenir
Depuis quelques années déjà, les autorités sanitaires reviennent régulièrement sur les risques encourus par les consommateurs de ces médicaments antirhume disponibles sous forme de comprimés oraux sans ordonnance ou de spray nasal sur prescription. Publiée le 22 octobre dernier, l’alerte lancée par l’ANSM, en partenariat avec de nombreux acteurs, comme le Collège de la médecine générale, le Conseil national professionnel d’ORL ainsi que l’Ordre national des pharmaciens et les syndicats de pharmaciens d’officine, rappelle que « le risque est très faible mais ces événements peuvent se produire quelles que soient la dose et la durée du traitement. La gravité de ces accidents et la persistance des cas – en dépit des actions déjà mises en place –, associées au caractère non indispensable des vasoconstricteurs conduit à déconseiller leur utilisation ».
Alternatives naturelles
À défaut de prendre un décongestionnant nasal, l’ANSM recommande de dormir la tête surélevée, de boire suffisamment et d’aérer son intérieur. L’objectif étant de dégager et d’assainir les voies respiratoires. Il est également conseillé de se tourner vers des solutions naturelles pour fluidifier les sécrétions et faciliter leurs évacuations par le mouchage. Les sprays à base d’eau de mer sont ici tout indiqués. Ils contiennent des sels minéraux et des oligoéléments qui font office d’aimant et attirent les liquides. Il suffit de pulvériser deux à trois fois par jour la solution dans les narines puis de se moucher pour évacuer les mucosités. Autre alternative, les inhalations, soit respirer directement de la vapeur d’eau pour hydrater les muqueuses et décongestionner les sinus. Pour en augmenter l’effet, le pharmacien peut conseiller d’y ajouter quelques gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée, d’eucalyptus ou de camphre.
