Surpoids et obésité : 1 Français sur 2 concerné

Surpoids et obésité : 1 Français sur 2 concerné
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Une récente enquête* menée par l’Inserm tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur les dangers du surpoids et de l’obésité. L’occasion d’aborder les différentes pistes existantes pour lutter contre cette maladie chronique complexe, et notamment l’approche pluridisciplinaire.

Il y a les rondeurs plus contraignantes pour la garde-robe que dangereuses pour la santé, et puis il y a les kilos en trop. Ceux qui font grimper l’aiguille de la balance nettement dans le rouge et mettent en péril à long terme l’espérance de vie. Dans le viseur du corps médical depuis plusieurs décennies, ces kilos-là ont fait l’objet d’une nouvelle étude conduite par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et le CHU de Montpellier. Les résultats publiés le 20 février montrent que près de la moitié des adultes Français (47,3 %) accuse une surcharge pondérale préjudiciable à leur organisme. Parmi eux, 17 % ont un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30, ce qui indique qu’ils souffrent d’une obésité pouvant augmenter les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète, de troubles musculosquelettiques et de nombreuses formes de cancer.

La prévalence de l’obésité a doublé depuis 1997. Par ailleurs, l’étude souligne que 9,2 % des 18-24 ans sont en situation d’obésité. Un chiffre qui s’est vu multiplié par quatre depuis 1997. 

Prévention et prise en charge

Pour tenter de freiner la croissance exponentielle du surpoids et de l’obésité en France, l’Inserm insiste : « Le meilleur traitement, c’est la prévention. » S’il faut tout faire pour encourager les populations à modifier leurs comportements (alimentation, sédentarité et activité physique, sommeil, difficultés psychologiques, etc.), l’Institut précise toutefois que ces changements sont rarement suffisants pour obtenir une perte de poids significative et pour la maintenir. Elle ajoute que cette maladie chronique réclame des réponses thérapeutiques et ce, aussi bien sur le plan nutritionnel que physiologique et psychologique. Parmi les solutions, la chirurgie de l’obésité – dite « bariatrique » – qui consiste, par différentes techniques (sleeve, bypass, anneau gastrique) à modifier l’anatomie de l’estomac pour réduire la consommation d’aliments. Elle permet une perte de poids pouvant aller jusqu’à 25 % du poids total, mais reste un processus contraignant et réservé aux cas les plus sévères.

Pas de pilule miracle, mais…

Après des tentatives de traitements allopathiques qui ont tous été retirés du marché à cause de leurs effets secondaires, « on entre dans une phase de renouveau dans le traitement de l’obésité avec la prise en compte de nouveaux outils », a déclaré Karine Clément, médecin, professeure de nutrition directrice de l’unité Nutrition et obésités à l’Inserm. Ces médicaments « nouvelle génération » analogues au GLP-1 (qu’on connaissait dans le traitement du diabète) reproduisent l’action d’hormones intestinales qui contribuent à réguler l’appétit.

Les résultats sont encourageants, avec des pertes de 10 à 18 % du poids total chez plus de deux tiers des participants aux essais cliniques, mais restent variables selon les cas. Reste à observer les effets à long terme de ces traitements sur la sécurité, l’efficacité et les résultats cardiovasculaires avant d’envisager leur commercialisation.

Par ailleurs, c’est bien la stabilité durable de la perte de poids qui représente le principal défi de la prise en charge de l’obésité. Car comme toutes les maladies chroniques complexes, l’obésité dépend de facteurs individuels et son suivi nécessite une approche personnalisée et multidisciplinaire à long terme.

*Enquête « Obésité et surpoids : près d’un Français sur deux concerné », à l’initiative de la Ligue contre l’obésité, coordonnée par des scientifiques de l’Inserm et du CHU de Montpellier.