Mon obésité était due à une prédisposition génétique, une mauvaise hygiène alimentaire, des excès et un manque d’exercice. Le surpoids s’est installé petit à petit. J’ai abandonné le sport vers l’âge de 20 ans et à 39 ans, je pesais 100 kg pour 1,70 m. En 2016, quand le programme Allurion* a été mis au point, j’étais directeur des soins dans une clinique parisienne et j’ai voulu le tester. À l’époque, le protocole s’appuyait sur l’indice de masse corporelle (IMC), des échanges pour se préparer aux efforts à fournir et la pose du ballon gastrique nouvelle génération, un starter pour éviter les excès, car tout le travail à faire vient après. La pose du dispositif se fait en radiologie et si rapidement que j’ai pu retourner au travail deux heures après. Il s’agit d’avaler une capsule contenant le ballon qui va gonfler dans l’estomac et ainsi réduire l’appétit. On le garde durant seize semaines, puis on l’élimine par les voies naturelles. J’ai mis à profit ce temps pour suivre dix séances de nutrition, changer le rythme de mes repas et mon alimentation en faisant la part belle aux produits sains. L’accompagnement psychologique n’était pas encore mis en place, mais j’ai pu identifier mes problèmes avec la diététicienne : grignotage, appétence pour les plats industriels et les sucreries, absence de déjeuner et d’aliments frais. Avec l’aide de ma famille, j’ai adopté une nouvelle façon de me nourrir, notamment avec des fruits et des légumes, des poissons, des pains complets, des graines et une cuisine maison. Je me suis mis à la course à pied et au jiu-jitsu brésilien – un art martial très physique – car mon énergie revenait à vitesse grand V. Je suis descendu à 77 kg et me suis stabilisé autour de 80 kg en cinq ans. J’ai un peu repris dernièrement car j’ai créé ma société, ce qui implique un rythme de travail plus soutenu et l’arrêt du sport. Bien décidé à mettre à profit tout ce que j’ai appris, je suis en train de réajuster mes repas et de reprendre une activité sportive.
L’avis de l’expert : Option à la chirurgie
« 10 000 patients ont déjà bénéficié du programme Allurion qui a fait ses preuves dans la perte durable de poids. Le protocole personnalisé, de six mois à un an, peut être renouvelé. Il s’adresse à toutes les personnes en surpoids ou obèses, avec un IMC supérieur à 27, qui ne veulent pas de chirurgie. Il convient aussi aux patients ayant un IMC de plus de 60 pour faciliter une intervention bariatrique. Les piliers de cet arsenal pluridisciplinaire sont la pause d’un ballon gastrique sans endoscopie ni anesthésie, l’éducation à la nutrition, la psychologie, le sport, ainsi que trois outils connectés reliés à l’équipe médicale, dont l’appli Allurion. Pour le moment, seules les mutuelles prennent en charge une partie des consultations de nutrition et de psychologie. À suivre : l’amélioration du remboursement des séances de psy (monpsy.sante.gouv.fr) et l’encadrement du sport sur ordonnance. »
À lire
La vérité sur l’obésité – Comprendre et soigner cette nouvelle épidémie, de Hélia Hakimi-Prévot (Robert Laffont, 20,90 €)
