Exit l’indice de masse corporelle (IMC), ce rapport taille/poids permettant de déterminer si le chiffre indiqué sur la balance est à l’équilibre – ou pas – entre le volume musculaire et la masse graisseuse ? C’est du moins ce que préconisent des équipes de chercheurs chinois et américains, dont les travaux ont été publiés dans la revue JAMA Network Open, qui estiment que ce baromètre en vigueur depuis quelques décennies n’est finalement pas une valeur sûre pour estimer le niveau d’obésité et la santé métabolique.
Pour en arriver à cette conclusion, ils sont partis d’un simple constat : la formule de calcul de l’IMC, soit poids (kg)/taille (m2), étant la même pour tous les adultes, hommes et femmes, de 18 à 65 ans, le résultat n’est pas révélateur pour tous. À commencer par les athlètes de haut niveau, qui ont un IMC potentiellement très élevé du fait de leur importante masse musculaire, sans pour autant présenter un surpoids ou une obésité. Idem pour les femmes enceintes qui sont, elles aussi, exclues d’office de cette méthode. Chez ces personnes, cet IMC faussé peut entraîner un risque de développer des complexes physiques ou des troubles des conduites alimentaires (TCA). Et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de confirmer dans l’un de ses articles : « Développé à partir d’une population type, d’adultes d’âge moyen en bonne santé, il est peu adapté à l’analyse de profils éloignés de la norme. »
Place à l’IRC
Ce n’était pas tout de dénoncer les limites de l’IMC. Encore fallait-il que les scientifiques proposent une solution de remplacement. C’est chose faite avec l’IRC. Baptisé Body Roundness Index, ou « indice de rondeur corporelle » en français, ce nouveau calcul s’appuie sur le tour de taille et non sur le rapport taille/poids.
Pour l’établir, les chercheurs se sont intéressés à la graisse viscérale située sur l’abdomen, considérée comme un marqueur fiable de risques de développer des maladies. Pour rappel, l’Organisation mondiale de la santé précise qu’un tour de taille supérieur à 80 cm chez une femme et à 94 cm chez un homme est associé à une obésité abdominale. Partant de là, les scientifiques ont épluché les dossiers médicaux de plus de 30 000 Américains, entre 1999 et 2018, pour établir un lien entre cet IRC et le risque de mortalité. Leurs résultats ont montré qu’un IRC faible est souvent lié à une malnutrition, une fatigue ou une atrophie musculaire importante, tandis qu’un IRC plus important s’accompagne souvent d’un risque accru de développer des maladies cardiovasculaires, des troubles métaboliques et des cancers.