L’inquiétude des autorités liée à l’impact de la consommation des écrans et d’Internet sur les moins de 15 ans ne date pas d’hier. Pour rappel, en février 2023, le gouvernement avait lancé un premier pavé dans la mare digitale avec sa campagne de sensibilisation « Pour plonger dans les écrans et surfer un Internet, vos enfants ont besoin de vous ». Un peu moins d’un an plus tard, soit en janvier de cette année, Emmanuel Macron continuait l’offensive en annonçant la création d’un groupe de travail rattaché à l’Élysée et dédié à tracer une vue panoramique de la situation. Composé de dix membres « aux expertises et disciplines complémentaires (éducation, recherche, droit, engagement associatif et privé) » et coprésidé par Servane Mouton, docteure en médecine, neurophysiologiste et neurologue, et Amine Benyamina, chef du département de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital universitaire Paul-Brousse, à Villejuif (Val-de-Marne), cette commission « écrans » avait plus précisément pour mission de « faire émerger un constat partagé sur l’impact des écrans, en particulier sur la santé, physique et mentale, des jeunes et leur développement, évaluer l’efficacité des dispositifs de régulation mis en place depuis 2017 et proposer une stratégie d’action adaptée pour mieux maîtriser la place des écrans chez les jeunes ». C’est chose faite. Mardi 30 avril, le compte rendu a été remis au président de la République.
Haro sur les écrans
Via le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), les risques de cyberharcèlement, d’addiction et de décrochage scolaire induits par l’accès à Internet chez les moins de 15 ans ont depuis plus d’un an fait l’objet de recommandations gouvernementales auprès des parents. Aujourd’hui, c’est de « problèmes de visions, de sédentarité, d’obésité et de retards à l’acquisition du langage » causés par les écrans dont il est question dans le rapport de la commission « écrans ». Partant de ces conclusions, les directives des experts sont radicales : interdiction totale des écrans (télévision, tablettes, téléphone, ordinateur) aux moins de 3 ans et, par la suite, un accès limité jusqu’à 6 ans. Ils recommandent aussi d’interdire tout téléphone portable avant 11 ans et de n’y intégrer Internet qu’à partir de 13 ans. L’utilisation d’écrans peut cependant être envisagée « de façon occasionnelle, dans un cadre pédagogique, et avec l’encadrement d’un adulte », précise néanmoins le rapport.
