Nous connaissons tous ce « et si » qui déclenche une panique intérieure lorsqu’il est sans réponse. Crainte d’un futur incertain, d’une issue non conforme à ses attentes, projection pessimiste d’une situation… Nous avons tous déjà eu affaire à cette inquiétude du lendemain qui empêche de dormir et plonge le moral dans les chaussettes. C’est ça, l’anxiété. Et celle qui se nourrit d’une écologie mal en point n’échappe pas à la règle. L’éco-anxiété, considérée comme le nouveau « mal du siècle » par les spécialistes de la question, relève d’un état de stress prétraumatique et traduit le mouron que l’on se fait pour l’avenir de notre planète bleue. Un sondage Ifop réalisé en 2022 révèle d’ailleurs que 67 % des Français sont en proie à cette « dépression verte » qui leur fait broyer du noir.
Quid de la solastalgie ?
Là où les éco-anxieux s’inquiètent du futur de notre planète, les solastalgiques, eux, sont focus sur le passé et souffrent d’avoir perdu leur cocon réconfortant, en l’occurrence leur environnement.
Étymologiquement, le terme est un mix du latin « solar » (réconfort) et du grec « algos » (douleur physique ou morale).
C’est grave, docteur ?
Bien connu des psys et des médecins, le mal-être physique et émotionnel qui caractérisent l’éco-anxiété n’est toujours pas reconnu en tant que trouble mental par les institutions. Ne s’agissant officiellement ni d’un syndrome ni d’un diagnostic psychiatrique, cet « état moral » a été défini dans un rapport de l’American Psychological Association comme « la peur chronique d’une catastrophe environnementale ». De son côté, l’Inserm la caractérise comme une réponse rationnelle et saine face à la gravité des problématiques environnementales.
Des clés pour gérer
Inutile de rester à ruminer dans son coin en pleurant sur le sort de la terre. Pas question non plus d’adopter la politique de l’autruche en coupant net les robinets de l’information ou de laisser l’anxiété s’installer au risque de sombrer dans un état dépressif plus sévère. En revanche, mettre des mots sur ses maux est un bon moyen de reprendre le dessus. Il ne faut donc pas hésiter à parler de ce que l’on ressent à son entourage ou un spécialiste de la santé. Ensuite, l’idéal est d’apporter, selon sa sensibilité et ses envies, sa pierre à l’édifice écologique. Intégrer une association pour la défense de l’environnement ou devenir végétarien, qu’importe. L’essentiel est d’agir au lieu de subir.
Un livre pour la sérénité
Décrypter ses émotions pour les accueillir sereinement et combattre à son niveau le dérèglement climatique. Sous la plume d’Yvan Marc Juillard, psychologue clinicien, ce guide dédié aux éco-anxieux ne se contente pas d’exposer la situation émotionnelle et environnementale de la planète et de ses habitants. Il propose des exercices pour apprendre à gérer son éco-anxiété.
Éco-anxiété, mieux gérer ses émotions liées au dérèglement climatique d’Yvan Marc Juillard (Éditions La Plage, 22 €).