Il s’appelle Tagrisso® (osimertinib), sort du laboratoire pharmaceutique AstraZeneca, et a été testé dans une vingtaine de pays sur 682 patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC), le plus fréquent, avant que ses résultats soient présentés à Chicago le 4 juin dernier. C’est en effet devant le plus grand parterre de spécialistes réunis comme chaque année par la Société américaine d’oncologie clinique (ASCO) que la preuve de son efficacité a été donnée. Chiffres à l’appui, autrement dit avec cinq ans de recul, il s’avère que ce médicament administré par voie orale, en complément de la chimiothérapie, à un stade précoce de la maladie (de 1b à 3a) et après que les patients ont été opérés pour enlever la tumeur, a permis de réduire de 51 % le risque de décès. Selon les médecins qui ont conduit les essais cliniques, le traitement empêche aussi bien les récidives que la propagation des cellules cancéreuses dans le cerveau, le foie et les os.
Bon à savoir
Si l’osimertinib mérite aujourd’hui amplement sa salve d’applaudissements, il faut préciser qu’il officiait déjà sur le terrain du traitement de ce type de cancer depuis 2020. Celui-là même qui est connu pour être provoqué par le tabac et qui représente entre 85 et 90 % de l’ensemble de cette catégorie de cancers, est responsable du décès chaque année d’1,8 million de personnes dans le monde, et se classe, en France, au deuxième rang des cancers les plus fréquents chez l’homme et au troisième rang chez la femme. Jusqu’ici administré à des patients ayant un cancer de stade avancé, non opérable, et avec des métastases ayant déjà progressé, ce médicament était celui qui permettait de prolonger le plus l’espérance de vie.