Mécanique, hormonale, chimique ou par stérilisation, la contraception masculine entre peu à peu dans les mentalités. Actuellement, les deux méthodes les plus courantes de contraception masculine temporaire sont les préservatifs et le retrait avant l’éjaculation.
Comme pour les femmes, une pilule journalière est-elle envisageable ? Il s’agirait de bloquer la production de spermatozoïdes en agissant sur une hormone masculine, la testostérone. L’administration d’une dose exogène permettrait de faire baisser le taux de testostérone dans les testicules et de limiter voire de stopper la production de spermatozoïdes. Mais ce schéma est peu compatible avec la circulation de milliers de gamètes difficiles à neutraliser en permanence. Une autre possibilité envisagée est d’agir sur leur mobilité en les empêchant de sortir des testicules au moment de l’éjaculation. Actuellement, ces deux approches, hormonale et mécanique, non testées chez l’homme, n’ont fait la preuve de leur efficacité que chez les souris et les rats. Par ailleurs, la pilule contraceptive masculine aurait les mêmes effets secondaires que son modèle féminin (dépression, prise de poids, augmentation du taux de cholestérol). Pour éviter ces désagréments, l’option d’une pilule contraceptive non hormonale est actuellement à l’étude : elle interviendrait au niveau des testicules sans agir sur la testostérone mais en bloquant de façon ciblée les récepteurs de l’acide rétinoïque impliqué dans la formation des spermatozoïdes.
Thermique ou chirurgicale
En attendant que la pilule contraceptive masculine voie le jour, les hommes disposent d’autres méthodes.
La contraception thermique, qui consiste à remonter les testicules hors des bourses grâce à un slip chauffant ou un anneau pénien pour les amener à une température de 37 °C, freine la production de spermatozoïdes. Cette solution reste non validée par les autorités sanitaires.
Les injections intramusculaires hebdomadaires de testostérone sont efficaces mais contraignantes avec beaucoup d’effets secondaires. Elles ne sont pas pratiquées en France.
Certains hommes ont recours à la vasectomie qui consiste à couper ou obturer les spermiductes (canaux qui autorisent la sortie des spermatozoïdes des testicules). La ligature des canaux déférents permet l’éjaculation mais sans spermatozoïdes. Mais cette intervention chirurgicale est souvent définitive, la recanalisation n’étant pas toujours garantie.