Le 16 janvier dernier, c’est un Emmanuel Macron inquiet par la baisse de notre démographie qui annonçait la mise en place prochaine d’un « congé de naissance ». Une mesure destinée à inverser la courbe descendante de la natalité en encourageant les Français à pouponner davantage. Oui, mais voilà. Il semblerait que notre jeunesse voit son avenir d’un autre œil. C’est ce que révèlent les résultats de l’étude « État des lieux de la pratique de la vasectomie en France entre 2010 et 2022 » publiés cette semaine. Après enquête auprès des 18-70 ans, il apparaît que la plus jeune partie de la gent masculine hésite de moins en moins à avoir recours à la vasectomie. Côté chiffres, cela donne 1 940 interventions réalisées en 2010 contre 30 288 en 2022, soit 15 fois plus en douze ans. Côté motivation, ce n’est plus le souhait des 35-40 ans de prendre en charge la contraception du couple pour ne pas agrandir la famille qui prédomine, mais la volonté des 18 ans et plus de ne pas avoir charge d’âme dans une société malmenée par réchauffement climatique et la surpopulation de la planète.
Mode opératoire
Comparée aux pays leaders (USA, Australie, Royaume-Uni, Corée du Sud) en matière de vasectomie, la France reste encore à la traîne et ce, malgré la diminution de la lourdeur de l’intervention. Il y a encore quelques années, le candidat à la stérilité devait en effet rester 24 heures à l’hôpital et subissait une anesthésie générale. Aujourd’hui, c’est une opération qui est de plus en plus facile, car révolutionnée par des techniques dites « sans bistouri ». Souvent réalisée sous anesthésie locale, elle dure entre 15 et 20 minutes et se fait en ambulatoire. L’intervention en elle-même consiste à occlure les petits canaux éjaculateurs pour éviter la sécrétion de spermatozoïdes dans le sperme. Parce que ce choix est – difficilement – réversible, il est souvent conseillé aux patients de conserver du sperme en banque au cas où ils auraient un désir d’enfant un jour.