Le 30 janvier dernier et devant un parterre de députés tout ouïe, Gabriel Attal a inauguré son mandat de chef du gouvernement avec une déclaration de politique générale. Égrenant les « mesures claires et immédiates » qu’il souhaitait mettre en place (liées à l’école, le logement, le travail, l’économie, etc.), le Premier ministre a clamé que c’était à la santé mentale des jeunes qu’il donnait la priorité : « Le mal-être, les dépressions, les pensées suicidaires ont beaucoup progressé chez nos jeunes. Je veux faire de la santé mentale de notre jeunesse une grande cause de notre action gouvernementale ». Pour passer de la théorie à la pratique, son plan d’action repose sur trois axes principaux : la refonte du dispositif « Mon soutien psy », la création d’une maison des adolescents dans chaque département et la revalorisation salariale des infirmières scolaires.
À l’écoute de la jeunesse
Entré en vigueur le 5 avril 2022, le dispositif « Mon soutien psy » avait pour son but d’instaurer une équité en matière d’accès aux prestations d’accompagnement psychologique. Ainsi, dès l’âge de 3 ans, il était possible de bénéficier d’un forfait annuel et renouvelable de sept séances de psy (huit en comptant le premier rendez-vous qui correspond à un entretien d’évaluation), couvert par l’Assurance maladie à hauteur de 60 % et par les complémentaires santé pour les 40 % restants. Le hic, c’est que cette noble intention a fait chou blanc. Et Gabriel Attal d’avoir l’humilité de le reconnaître : « Cela partait d’une bonne intention mais il n’a pas donné les résultats escomptés. En conséquence, nous allons augmenter le tarif de la consultation remboursée pour limiter au maximum le reste à charge pour les jeunes patients et leur famille. » Pour abonder dans ce sens, le chef du gouvernement a également annoncé la création d’une maison des adolescents dans chaque département. Pour rappel, il n’en existe que 50 aujourd’hui alors que la France compte 101 départements, entre la métropole (96) et les Outre-mer (5).
Davantage d’infirmières scolaires
Alors qu’il était ministre de l’Éducation, Gabriel Attal avait évoqué la mise en place, dans tous les établissements scolaires, de référents formés au « secourisme en santé mentale », capables d’identifier quand des élèves ont besoin d’aide. « On va former les CPE [conseillers principaux d’éducation, NDLR] sur ces questions-là », avait-il aussi précisé. À la place de quoi – puisque promu chef du gouvernement entretemps –, le Premier ministre a déclaré vouloir s’appuyer sur les infirmières scolaires, qu’il voit comme « des relais essentiels auprès des élèves ». En guise de main tendue vers les 7 800 infirmières aujourd’hui en poste, une prime exceptionnelle de 800 euros leur sera versée en mai, date à laquelle leur salaire gagnera 200 euros nets par mois en moyenne. Par ailleurs, Gabriel Attal souhaite augmenter les effectifs et créer 15 000 postes supplémentaires.