La prise en charge de ce trouble digestif est insuffisante aujourd’hui mais certains médicaments calment les symptômes et certains probiotiques sont une option thérapeutique intéressante.
Si le syndrome de l’intestin irritable (SII) touche majoritairement les femmes, il s’observe également à tous les âges de la vie, y compris chez les sujets jeunes. Ce trouble digestif n’engage pas le pronostic vital, mais altère la qualité de vie des personnes qui en souffrent. Il se caractérise par des anomalies du fonctionnement de la paroi intestinale avec diarrhée ou constipation ou alternance des deux, selon la dysbiose (déséquilibre du microbiote), et par une plus grande sensibilité de la paroi intestinale au contenu (selles, gaz), qui la rend irritable. La muqueuse intestinale devient très perméable – cette augmentation de la perméabilité varie selon les réactions du microbiote de chacun. Elle laisse passer dans l’organisme des antigènes produits par les bactéries alimentaires et autres substances potentiellement nocives qui déclenchent une réponse inflammatoire locale. Le syndrome se traduit par des douleurs (spasmes, crampes) au niveau du nombril ou dans le bas du ventre du côté droit et/ou gauche, une distension de la paroi abdominale associée à des ballonnements et à des bruits intestinaux (borborygmes) correspondant au déplacement des liquides et des gaz. Le SII évolue entre périodes de crises et amélioration ou accalmie. À la différence des autres pathologies digestives, aucune lésion apparente n’est visible et les examens cliniques (échographie, coloscopie, bilan biologique) restent normaux. Le risque de cancer du côlon, de maladie inflammatoire chronique intestinale, type maladie de Crohn, ou de rectocolite hémorragique (RCH) n’est toutefois pas augmenté contrairement à une idée reçue tenace.
À lire aussi :
La voie des probiotiques
À ce jour, la prise en charge du SII est insuffisante et aucun traitement ne permet d’en guérir définitivement. Les médicaments se contentent de limiter les douleurs et de calmer certains symptômes (antispasmodiques, laxatifs, antidiarrhéiques ou pansements digestifs). Les causes exactes de ce trouble sont encore mal définies – on évoque des facteurs génétiques, un dysfonctionnement moteur ou du tractus gastro-intestinal, une hypersensibilité viscérale, des infections ou encore des facteurs psychologiques. La dysbiose jouerait un rôle important dans le développement du SII et son impact dans l’apparition de cette affection se confirme de plus en plus. Dans ce contexte, l’utilisation de probiotiques – en sélectionnant les bonnes souches selon les symptômes observés –, constitue une option thérapeutique sérieuse. Ces micro-organismes modulent le microbiote intestinal en limitant l’inflammation et en améliorant la barrière intestinale et la qualité du mucus ; ils empêchent ainsi le passage et l’adhésion des pathogènes. Cependant, leurs effets bénéfiques s’estompent rapidement après l’arrêt de la complémentation. Les mesures hygiéno-diététiques font aussi partie de la prise en charge. Le stress et l’anxiété doivent aussi être traités.À lire aussi :