Sur le papier, la loi « Sport sur ordonnance » permet, depuis le 1er mars 2017, aux personnes atteintes d’une maladie chronique ou d’une affection de longue durée de se voir prescrire par leur médecin une activité physique adaptée (APA). Dans les faits, libre aux patients éligibles de se payer les séances conseillées de renforcement musculaire, d’exercices de coordination, d’assouplissement, ou respiratoires dispensés par les masseurs-kinésithérapeutes, ergothérapeutes et psychomotriciens dans l’une des 573 maisons sport santé existantes à ce jour. Autrement dit, les autorités sanitaires ont tout prévu dans le texte pour mettre le sport au service de la santé, sauf la prise en charge financière par l’Assurance maladie. Résultat, sur les 20 millions de Français candidats chaque année à la prescription d’une APA, seuls ceux qui ont les moyens et/ou disposent d’une complémentaire santé peuvent profiter des bienfaits de celle-ci dans leur parcours de soins. Du moins jusqu’à présent.
Levée de frein budgétaire
Proposé par le gouvernement le 27 septembre dans le PLFSS 2024, le budget affilié à l’Assurance maladie s’élèverait à 252 milliards d’euros. Dans cette tirelire envisagée pour le remboursement des frais médicaux, les APA figurent cette année pour la première fois. En effet, « les malades pourront intégrer des programmes de prévention désormais remboursés, notamment au travers de l’activité physique adaptée (APA). Cette mesure était attendue et sa concrétisation en cette année olympique permettra de mettre en avant les liens entre sport et santé ». Les sénateurs et les députés ont jusqu’au mois de décembre pour débattre du bien-fondé de cette nouvelle mesure.