Vous avez fait vos premiers pas au cinéma en 1996 aux côtés de votre père. Quel regard portez-vous sur votre parcours ?
J’avais à peine 11 ans lorsque j’ai tourné dans Les Caprices d’un fleuve. Loin de moi alors la notion de « débuts », de parcours ou de carrière ; c’était plutôt une découverte. Mais, plus tard, le théâtre est devenu ma vie pendant plus de dix ans. Le cinéma a, lui, pris du temps à venir. Mais cette année, j’ai eu la chance d’être nominée « meilleur espoir féminin » aux César pour Les Bêtises de Rose et Alice Philippon.Votre rôle dans la série Le Bureau des légendes a-t-il boosté votre carrière ?
Les gens s’attachent énormément aux personnages de série en général. Lorsqu’on m’aborde dans la rue, on me parle beaucoup plus de Marina Loiseau, que j’incarne dans la série créée par Éric Rochant pour Canal +, que du film Les Bêtises. Le Bureau des légendes a fortement élargi mon public, c’est certain.Quels sont vos projets pour la fin de 2016 ?
Cette année, on a pu me voir dans Rosalie Blum, de Julien Rappeneau, ainsi que dans Vendeur, de Sylvain Desclous. Je tourne actuellement, avec Swann Arlaud, Bloody Milk, le premier long-métrage d’Hubert Charuel. Ce thriller, qui se passe dans le milieu de l’élevage bovin, est très fort – et le scénario magnifique. Et puis bien sûr, il y a le tournage de la saison 3 du Bureau des légendes qui arrive et j’attends avec impatience de savoir où mon personnage va aller.La Valse des pingouins vous a valu un Molière de la révélation théâtre.
C’était en 2007, et ce prix est venu au bon moment car je n’étais pas du tout sûre de moi. Je n’ai pas décroché de rôles pour autant mais, par la suite, de belles rencontres se sont présentées à moi. C’est le destin qui fait que l’on connaît, à tel moment, telle personne.Est-il simple de conjuguer scène et écran ?
Je trouve parfois difficile de cumuler théâtre et cinéma en même temps. Les deux exigent de l’endurance. Mais, au théâtre, en raison des répétitions et de la période de jeu étendue, cela s’inscrit sur un plus long terme. Ce qui laisse plus de place aux relations humaines.Avez-vous un secret pour rester en forme quand vous êtes tous les soirs sur scène ?
J’apprends à me connaître en ce qui concerne ma santé. Le théâtre m’a beaucoup usée – parce que je ne savais pas prendre soin de moi. Notre corps, c’est notre instrument et il faut être tous les jours en forme. Je donne la priorité aux aliments qui donnent de l’énergie et j’utilise des compléments alimentaires si le besoin s’en fait sentir. J’essaie de prévenir la maladie plus que de la guérir.Faites-vous du sport régulièrement ?
J’aime bien la natation et j’essaie de faire un peu de footing, mais côté pratique, il faut du temps… Je m’adonne également à la barre au sol et au yoga. Quand je suis un peu stressée et que j’ai envie de me détendre, j’écoute de la musique qui a un effet relaxant immédiat sur moi.Qu’est-ce qui vous a poussée à être l’une des marraines de l’association le Rire médecin ?
Le Rire médecin
Quelle est sa mission principale ?
La mission du Rire médecin est de créer des spectacles sur mesure pour les enfants hospitalisés et leurs familles, aux côtés des équipes soignantes. Notre but est d’offrir toujours plus de mieux-être à ces enfants malades. Car si le rire, l’évasion et la fantaisie ne soignent pas, leur rôle dans le parcours thérapeutique qui mène à la guérison est capital. Le rire procure une sensation de surprise, d’apaisement, de chaleur et de partage. Les enfants attendent avec impatience l’arrivée des clowns, ils savent que cette rencontre, à chaque fois nouvelle, va les emmener dans un imaginaire hors des murs de l’hôpital.L’ association existe depuis 25 ans. Que propose-t-elle chaque année de nouveau ?
Tous les ans, nous créons un programme différent afin de faire intervenir des clowns au sein d’un nouveau service pédiatrique ou d’un hôpital. Par exemple, cette année, le Rire médecin fait son entrée dans les maternités. Nous inaugurons ce mois-ci à l’hôpital de Bicêtre Mater Nez, qui s’adresse aux femmes en dépression post-partum. Son objectif : contribuer à restaurer le lien entre mère et enfant.Dans la vie, c’est important de donner et de recevoir. Que vous apporte votre présence au Rire médecin ?
En tant que marraine de l’association, je n’attends pas de retour particulier des uns ou des autres. Le sourire d’un enfant, c’est déjà une belle récompense. Ma contribution m’a permis de faire un lien entre l’humour, la vie qui continue avec la guérison ou la convalescence. Cela se concrétise par des petits moments de bonheur où l’on n’est pas concentré sur soi – en mettant la douleur de côté pour quelque temps et en étant plus ancré dans la vie.
Vous avez une voix très particulière. Est-ce un avantage ou un inconvénient ?
Je n’ai connu aucun problème au niveau de ma voix pendant mon adolescence. En général, les petites filles ont un timbre assez aigu. C’est plutôt une fois arrivée à l’âge adulte que cela s’est compliqué. Au téléphone, j’ai une voix très enfantine, si bien que l’on peut penser que je suis jeune et naïve. Alors que, je vous l’assure, la femme est bien en moi !