Marie Drucker : « Manger sain ne coûte pas plus cher »

Marie Drucker : « Manger sain ne coûte pas plus cher »
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En 2005, c’est aux manettes des JT de France Télévisions qu’on la découvre. Depuis, et au-delà d’un nom acquis d’emblée à la notoriété, la journaliste-productrice-scénariste-autrice a su faire de son prénom une marque d’élégance conviviale. Un régal pour les yeux et les oreilles dont on se délecte lorsqu’elle livre ses secrets culinaires de bien-être.

Devant les caméras, vous décryptez des faits de société* et des affaires criminelles**. Mais en librairie, votre plume partage vos secrets dans l’art du mieux-être grâce à l’alimentation. Quelle est l’origine de votre intérêt pour la nutrition ?

Marie Drucker : Elle est culturelle et remonte à au moins trois ou quatre générations du côté maternel. J’ai grandi avec les codes d’une cuisine simple et saine, dont la règle de base est de ne jamais consommer de produits transformés, mais seulement des ingrédients frais et de saison. Jusqu’à présent, cela nous a plutôt bien réussi ! La preuve, ma grand-mère a 99 ans et elle n’est pratiquement jamais tombée malade de sa vie. C’est elle qui m’a transmis son savoir-faire.

« Que ton alimentation soit ta meilleure médecine », disait Hippocrate. Vous cautionnez ?

Je ne pourrais pas dire mieux ! [Rires] Il est vrai que dans ma famille, nous sommes rarement malades et nous ne sortons l’artillerie lourde de la pharmacopée que lorsque l’on n’a vraiment pas le choix. Ma grand-mère est une femme très solide, aussi bien physiquement que psycholo­giquement. Ses racines ashkénazes y sont sans doute pour beaucoup. Elle nous a inculqué de ne pas s’apitoyer sur son sort au moindre bobo.

C’est ce qu’elle vous a transmis que vous avez souhaité consigner dans votre nouveau livre Bien manger pour être en forme ?

J’ai voulu partager ses enseignements car je suis convaincue de leurs bienfaits. Consommer trop du sucre, de sel, de gras et de produits industriels charge l’organisme de pesticides, de conservateurs, de produits chimiques etc. À force, ils encrassent le corps, le fatiguent et le rendent vulnérable. Si l’on élimine ces toxines de son assiette et ce, dès le plus jeune âge, on préserve son système immunitaire, on résiste plus aux agents infectieux, on améliore son sommeil, on gagne en énergie… Physiquement, bien sûr, mais aussi moralement !

Par quoi nous conseilleriez-vous de commencer pour mettre en place ce cercle vertueux ? 

Si l’on décide de chan­ger ­radicalement du jour au lendemain son mode de vie, c’est voué à l’échec. Moi, par exemple, je ne bois plus du tout d’eau gazeuse, fatale pour la digestion et la cellulite. Cela fait aussi quinze ans que j’ai totalement supprimé le sel, mauvais en excès pour la circulation du sang et la rétention d’eau. Je n’en ai même pas à la maison. Les besoins de l’organisme sont largement couverts quand on consomme du fromage ou de la charcuterie, par exemple. Pour donner du goût, j’utilise beaucoup d’épices et de condiments. Les rares fois où je prends des produits de base prêts à l’emploi, je lis bien les étiquettes, et n’achète pas s’il y a des édul­corants, des colorants et des conser­vateurs. J’évite aussi au maxi­mum la farine blanche et ne mange que du « bon gluten ». À savoir : pâtes, pain et riz complets. Il faut donc commencer par des petites choses qui ne sont pas vécues comme des efforts et en intégrer d’autres progressivement.

Cuisiner des produits frais et de saison est-il accessible à tous, même lorsque l’on n’a pas forcément le temps et le budget ? 

J’ai bien conscience des dégâts causés par l’inflation et des répercussions dramatiques qu’elle peut avoir sur l’insé­curité alimentaire. Je sais qu’aujourd’hui, malheureusement, 1 Français sur 6 ne mange pas à sa faim et que le budget ­nourriture est devenu, avec le logement, la première source d’inquiétude. Avec ce livre, j’ai modestement essayé de montrer que se nourrir sainement ne coûte pas forcément plus cher. Ce sont mes recettes ou celles de mes amies que je partage, et elles sont toutes très simples à réaliser. Avec peu d’ingrédients, il est facile de préparer rapidement des plats équilibrés en évitant les mauvaises associations, comme les acides avec les amidons. Manger des frites, oui, mais sans ketchup, surtout !

Vous animez des émissions de télévision, vous produisez des documentaires, vous écrivez des livres et des scénarios… Comment arrivez-vous à caser la popote quotidienne et les séances de sport hebdomadaires dans tout ça ?

Tout est une question d’organisation. [Rires] Je dispatche mes activités comme je l’entends. En décidant de quitter le JT et de changer de vie professionnelle il y a sept ans, la course contre la montre s’est arrêtée. À ce moment-là, le besoin de ralentir était devenu impérieux. Mon fils était petit, je voulais profiter de lui et ne plus être soumise à la tyrannie de l’information, au rythme du « 7 j/7 » entre la radio et la télévision.

Pourriez-vous dire que vous avez atteint l’équilibre parfait à l’aube de vos 50 ans ?

Je n’en sais rien ! Peut-on jamais atten­dre – et atteindre – l’équilibre parfait ? Je ne crois pas et je ne suis d’ailleurs pas sûre que cela soit souhaitable. Ce qu’il faut, c’est avoir de vrais moments de bonheur. Se sentir le plus possible bien dans sa peau et dans son corps. Je profite de toutes les périodes de ma vie avec beaucoup de joie, même si je traverse des épreuves comme tout le monde. Je me suis affranchie – j’allais dire depuis longtemps, mais en fait depuis toujours – des diktats de la beauté, de la minceur, de l’image qu’il faut à tout prix renvoyer. Je n’ai aucun problème à voir le temps qui passe ; c’est de l’expérience en plus. J’ai l’impression qu’année après année, je suis mieux armée pour affronter les difficultés de la vie.

* Infrarouge, le mercredi en deuxième partie de soirée, sur France 2 ; France Grand Format, nouvelle émission bimestrielle, sur France 2.

** Au bout de l’enquête, la fin du crime parfait ?, chaque samedi à 14 h, sur France 2.

En librairie

Être bien dans son assiette saison après saison. Savoir cuisiner sans se prendre la tête. Mettre au menu de son quotidien la dose idéale de plaisirs de la table mais aussi du corps et de l’esprit… Si ce programme bien-être vous met l’eau à la bouche, vous reste à dévorer le nouveau livre de Marie Drucker. Saupoudrées de conseils de spécialistes (nutritionniste, biochimiste, gynécologue, endocrinologue), ses recettes simples et saines donnent la pêche toute l’année.

Bien manger pour être en forme ! (Michel Lafon, 22,95 €).

À l'affiche

Depuis le 20 mars, les amateurs de salles obscures peuvent se délecter de l’histoire de Mathieu (Guillaume Canet) et d’Alice (Alba Rohrwacher). Lui, acteur célèbre en plein chaos existentiel. Elle, prof de piano à la quarantaine épanouie. Sous la plume de Marie Drucker et de Stéphane Brizé, le hasard de la vie réunit les ex-amants dans un centre de thalasso. Et c’est entre sourires et larmes qu’ils flirteront avec l’appel de la seconde chance.

Hors-Saison, de Stéphane Brizé, coécrit avec Marie Drucker. Avec Guillaume Canet et Alba Rohrwacher.