Julia Vignali : « Prioriser, c’est ce qui rend heureux »

Julia Vignali : C’est tout le propos de mon livre ! Tout est question d’organisation et de priorités. Si vous mettez au même niveau d’importance le fait d’aller chercher les enfants à l’école, de voir des amis, d’appeler votre mère, de préparer une réunion ou de faire la vaisselle, votre charge mentale a vite fait de peser lourd. Il faut prioriser, c’est ça qui rend heureux.

Ce classement est en effet très personnel. Mais la question que tout le monde peut se poser est : « Qu’est-ce qui m’angoisse ? » Cela ne vous est jamais arrivé de ne pas avoir l’esprit tranquille alors que votre journée se déroule normalement ? Il faut identifier et éliminer ce caillou dans votre chaussure mentale qui vous empêche d’aller bien. Je veux dire par là que tout ce que l’on a à faire n’est pas passionnant et qu’on procrastine souvent. Mais en prenant à bras-le-corps la tâche redoutée, comme la paperasse ou le ménage, le bénéfice du soulagement compense largement la pénibilité de l’effort fourni !

Plus on repousse une échéance, plus les conséquences se démultiplient. Je pense par exemple aux phobiques administratifs. Je n’aime pas non plus recevoir des factures mais je sais aussi que si je ne les paye pas à temps, elles me coûteront plus cher.

En fait, il y a très peu de choses vraiment graves et la plupart des autres peuvent se résoudre. Ces choses-là se révèlent souvent moins pire que la crainte que l’on en a. C’est avec un peu de motivation et surtout de l’organisation que l’on se sort des galères. Un des conseils que je donne dans mon livre, c’est de procéder pas à pas. Un bordélique confirmé ne peut pas devenir une fée du logis du jour au lendemain ! Mais en organisant une bonne fois pour toutes ses pensées, son agenda et son intérieur, il suffit ensuite de les entretenir un peu chaque jour. C’est ce qui permet de gagner en temps, en argent et en moments de bonheur.

C’est l’organisation qui me procure une réelle joie. Je n’ai pas la passion du rangement et franchement, je ne trouve pas ça intéressant contrairement à sa contrepartie. Quand par exemple on trie ses pulls par couleur ou ses tee-shirts par longueur de manche, cela permet de débrancher son cerveau. C’est une sorte de méditation active qui permet aussi d’avoir un avant/après très agréable. Lorsque je range, mon esprit se vide et je m’évade.

Absolument ! Tout est question d’édu­cation et les parents ont valeur d’exemple. Je ne veux surtout pas laisser à la future femme – ou homme, peu importe – qui aimera mon fils le fardeau de devoir lui apprendre à mettre ses chaussettes dans le panier à linge sale. Si les mères d’hier avaient imposé à leurs fils de ranger leur chambre, les épouses d’aujourd’hui auraient moins de problè­mes d’équité dans le partage des tâches ménagères. Ce n’est pas parce que ce sont des « mecs » qu’on ne peut rien leur demander.

J’ai organisé mon agenda par code couleur, ce qui me permet d’avoir une vue d’ensemble sur la répartition de mes activités. Je mets en jaune les moments que je dédie au travail, en vert ceux qui sont pour mon fils, en bleu ceux pour mon homme, et en rose ceux pour moi uniquement. Je les consacre au plaisir et à la détente. Par exemple, comme j’ai une passion pour les massages, je m’en réserve un quand j’ai un créneau rose de libre. Je peux aussi aller voir une exposition ou prendre un verre avec une amie. Ce temps m’appartient et j’y tiens beaucoup.

On peut résumer les choses comme ça. [Rires] Il est vrai que j’aime prendre soin de moi comme de ma maison.

Je ne suis pas très branchée mode. Je n’achète pas de vêtements chers et les fringues ne m’intéressent pas du tout. Par contre, je suis une folle de crèmes de beauté et de voyages ! J’y consacre tous mes sous. Je suis toujours la première à tester de nouveaux soins, à me rendre dans de nouveaux instituts de beauté pour essayer la dernière machine à infrarouges pour le visage ou le dernier vélo révolutionnaire pour le corps. 

On riait l’autre jour avec une amie en comparant nos rides : on a beau se tartiner avec toutes les crèmes possibles et faire tous les ultrasons du monde, la peau se casse quand même la figure. Honnêtement, ça ne me perturbe pas plus que ça. J’ai la chance d’être à la télé et d’avoir été un peu gâtée physiquement. Mais je sais que tout ça n’est pas voué à durer. Partant de là, j’aime à penser que dans les années à venir, on dira de moi que je suis une « jolie femme » dans le sens où j’aimerais devenir quelqu’un qui donne envie de vieillir malgré les rides et les cheveux gris. Je voudrais faire partie de celles qui inspirent les plus jeunes parce qu’elles ont la classe et qu’elles sont heureuses.