Une campagne pour consommer moins de médicaments

Une campagne pour consommer moins de médicaments
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Depuis le 10 novembre et sur tous les écrans, la Sécurité Sociale sonne le clairon de la sobriété médicamenteuse. Portée par le slogan « Le bon traitement, c’est pas forcément un médicament », la campagne vise à faire bouger les mentalités en encourageant à moins consommer pour mieux prendre soin de sa santé. 

Repartir de chez le médecin avec moult conseils mais sans ordonnance ? Contrairement à ce qui se produit dans la majorité des pays européens, cela arrive en France seulement 2 fois sur 10. Le reste des consultations se conclut par une prescription de médicaments et répond par là aux attentes des patients. Bien que cette habitude soit depuis longtemps ancrée dans les mentalités, il semblerait pourtant que la population soit aujourd’hui disposée à s’en défaire. Réalisée en septembre 2024, une étude BVA a montré que « 88 % des Français se déclarent satisfaits si leur médecin ne leur prescrit pas de médicaments mais leur explique pourquoi ». Par ailleurs, « 87 % préfèrent que leur médecin leur donne des conseils pour soulager leurs symptômes plutôt que de leur prescrire des médicaments ». En d’autres termes, l’enquête réalisée auprès de 2 000 personnes âgées de 18 ans et plus montre une réelle volonté de comprendre les mécanismes de guérison et de privilégier des solutions plus naturelles lorsqu’elles sont appropriées. 

Une campagne pour la sobriété

La campagne lancée le 10 novembre par la Sécurité sociale abonde dans le sens de l’enquête BVA. Sur tous les écrans, via les chaînes de télévision et les réseaux sociaux, l’Assurance maladie plaide en faveur de la réduction de médicaments prescrits ou en automédication. Son message insiste sur le fait qu’il est nécessaire de faire confiance à son médecin pour évaluer la situation et proposer une solution adaptée. Et de rappeler qu’en fonction de la maladie, de l’âge et de la condition physique du patient, le médecin et le pharmacien sont à même de conseiller des alternatives non médicamenteuses (activité physique, psychothérapie, kinésithérapie) pour certains maux, comme les lombalgies, les troubles du sommeil et les états dépressifs.

« Déprescription » : mode d’emploi

Arrêter progressivement la prise de médicaments devenus inutiles, redondants ou responsables d’effets indésirables permet de limiter ces derniers et les risques d’interactions médicamenteuses. Voilà en quoi consiste la « déprescription » préconisée par l’Assurance maladie. En pratique, il s’agit de ne pas se contenter de lire les notices une fois rentré à la maison. Il est toujours important de préciser les différents traitements en cours, prescrits ou non. Au pharmacien d’une part, lorsqu’on lui demande conseil sur un traitement en cours ou à venir, et d’autre part, à tout professionnel de santé consulté.