Le 25 novembre dernier marquait la Journée de l’Ordre national des pharmaciens. Mais pas seulement. C’est aussi ce jour-là que Geneviève Darrieussecq, la ministre de la Santé et de l’Accès aux soins du gouvernement de l’ancien Premier ministre Michel Barnier, a annoncé l’allongement imminent de « la durée de dispensation supplémentaire par le pharmacien au-delà de la date d’expiration de la prescription ». Quatre jours plus tard, le Journal officiel a publié un décret stipulant que pour les traitements chroniques comprenant les médicaments et les dispositifs médicaux, les pharmaciens pouvaient dorénavant prolonger, non plus d’un mois, mais de trois, avec une obligation de délivrance mois par mois, une ordonnance arrivée à expiration.
Un texte « attendu de longue date par la profession », se félicite la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSFP) dans un communiqué. Et de souligner que « en cas d’indisponibilité du médecin, notamment dans les déserts médicaux, les patients pourront ainsi compter sur leur pharmacien et sur la proximité d’une officine afin d’éviter toute interruption de traitement préjudiciable à leur santé. »
Sous conditions
Si le rab accordé par le décret offre assurément plus de souplesse au suivi des traitements longue durée, il ne sera cependant applicable que sous certaines conditions. En effet, la première délivrance supplémentaire devra avoir lieu dans le mois suivant l’expiration de l’ordonnance, sous réserve que celle-ci soit établie pour un traitement de trois mois et plus. Le pharmacien sera également tenu de donner le conditionnement « le plus économique compatible », de porter sur l’ordonnance le nom de chacun des produits remis au patient et d’en informer le médecin prescripteur par messagerie sécurisée. Bon à savoir également pour le patient : les médicaments ou dispositifs médicaux délivrés à ce titre exceptionnel seront eux aussi pris en charge par l’Assurance maladie. Le seul bémol concerne les traitements dont la durée de prescription est réglementairement limitée à douze semaines (hypnotiques, anxiolytiques, tramadol…). Une fois expirée, leur ordonnance ne pourra pas être renouvelée en officine mais seulement par un médecin prescripteur.