Souvent comparée à l’ostéopathie, la chiropraxie agit aussi sur les douleurs, les inconforts du quotidien et les troubles musculosquelettiques. Si l’ostéopathe est davantage centré sur le système viscéral, la mobilité tissulaire et les os crâniens, le chiropracteur, lui, s’intéresse avant tout à la colonne vertébrale pour rétablir l’influx nerveux. « Il y a deux grandes différences entre ces thérapies manuelles, précise Charlène Chéron, chiropractrice et membre de l’Association française de chiropraxie (AFC). À l’inverse de l’ostéopathie, il n’existe qu’une seule école de chiropraxie en France, l’Institut franco-européen de chiropraxie, permettant une formation homogène. De plus, nous sommes les seuls, avec les médecins, à être autorisés à manipuler les cervicales sans avis médical. Nous avons publié des recommandations de bonnes pratiques pour les cervicalgies, qui ont reçu le label méthodologique de la Haute Autorité de santé. »
Se faire manipuler… ou pas
Après un interrogatoire préliminaire, le chiropracteur procède à un examen clinique complet (postural, fonctionnel, orthopédique et neurologique), et à une palpation à la recherche d’un dysfonctionnement ou d’une douleur. « Nous prenons la personne dans sa globalité pour comprendre ses symptômes et l’univers dans lequel elle vit. Nous posons ensuite un diagnostic et définissons un traitement, explique la thérapeute. En cas de dysfonctionnement articulaire, nous proposons une mobilisation ou une manipulation articulaire afin de diminuer la douleur ou restaurer de la mobilité. » Bien que l’ajustement chiropratique reste la technique la plus connue, le praticien dispose d’un large choix de techniques. « Si le problème est musculaire, nous effectuerons plutôt des massages, des points de pression, et nous conseillerons au patient des exercices d’étirements à faire chez lui pour redonner au corps une meilleure fonctionnalité. Pour les troubles d’origine neurologique, nous réaliserons des pressions au niveau des points d’irritation du nerf », poursuit-elle.
Toutes les raisons de craquer
Partant du principe qu’une tension, un blocage ou un mauvais alignement de la colonne vertébrale peut créer des gênes et des douleurs, les raisons de consulter un chiropracteur sont aussi diverses que variées. « Les consultations ne se limitent pas aux lombalgies, lombosciatiques, lumbagos, ajoute la spécialiste. Nous traitons aussi les maux au niveau de la nuque, les torticolis, les névralgies intercostales, les tendinites. Et intervenons sur les céphalées cervicogéniques liées à des dysfonctionnements articulaires, des tensions musculaires, généralement favorisées par le stress et l’anxiété. » Souvent, une à trois séances suffisent pour une douleur aiguë. Un problème chronique peut demander un travail sur le long terme et des consultations d’entretien. Leur fréquence dépend de la cause et de l’ancienneté de la douleur.
L'avis de l'expert(e) :
L’AVIS DE L’EXPERTE
Une approche curative et préventive
« Il n’est pas obligatoire d’avoir mal pour consulter un chiropracteur. On peut faire une séance pour établir un bilan ostéo-articulaire, pour se sentir mieux dans son corps, améliorer ses performances sportives. Le but est de trouver une stratégie pour soulager les douleurs mais aussi éviter leur survenue. Notre rôle consiste par ailleurs à délivrer des conseils et à mettre en place des exercices pour redonner de la mobilité aux
articulations et renforcer le corps dans sa globalité, favorisant ainsi sa guérison naturelle. En cas de douleur chronique, la chiropraxie peut aider à diminuer la souffrance comme contribuer à limiter les récidives. Si nous ne pouvons pas aider le patient, nous l’orientons alors vers son médecin qui pourra prendre en charge la problématique. »
