Avant toute chose, rappelons que l’homéopathie n’est qu’un outil comme peuvent l’être le laser, les plantes, les antibiotiques et l’immunothérapie. Y avoir recours ne dispense donc pas d’un diagnostic établi par un professionnel de santé.
Placebo ?
Les médicaments homéopathiques sont-ils vraiment efficaces ou ne fonctionnent-ils que parce qu’on le veut bien, grâce à la pensée magique ? Autrement dit, s’agit-il de placebos ? Si tel était le cas, comment expliquer que le médicament homéopathique, administré expérimentalement ou accidentellement, provoque chez une personne saine les mêmes symptômes qu’il est censé traiter si l’on est malade ? Par exemple, les signes d’une gastro-entérite ressemblent étonnamment à ceux d’une intoxication à l’arsenic : frissons, fièvre, vomissements, etc. Et l’arsenic (Arsenicum album) est effectivement le remède homéopathique de la gastro. À très petites doses, infinitésimales, bien sûr. Un principe de similitude découvert par Hahnemann à la fin du XVIIIe siècle, et qui fonde l’homéopathie.
Indétectable
La question de la dose est elle aussi au centre des débats en forme de doute sur l’efficacité : reste-t-il de la matière active dans la mesure où elle est diluée au dixième (DH), voire au centième (CH) ? Les molécules chimiques de la substance initiale sont effectivement indétectables à partir d’une certaine dilution. Toutefois, le solvant – dans lequel l’actif a été dilué et dynamisé par agitation – garde en mémoire l’information initiale, sa structure s’étant subtilement modifiée au fur et à mesure de ces opérations. Il peut alors exercer son action.
Preuves
Autre frein à son usage mis en avant : le faible niveau de preuves par des études, à l’image de ce qui se fait pour l’allopathie. Bien qu’il y en ait de plus en plus, elles sont difficiles à monter car l’homéopathie soigne un malade plutôt qu’une maladie, à la différence de la plupart des médicaments allopathiques. L’allergie aux pollens, par exemple, fait éternuer les uns et larmoyer les autres. Pourtant, le mécanisme en cause est le même… La souche choisie sera donc fonction du problème à l’origine des signes (l’allergie) et de la façon dont chacun l’exprime (ce que l’on appelle « le terrain »). Pour en revenir aux études, réunir des cohortes de patients semblables, tant par leur maladie originelle que par leurs symptômes spécifiques, est plus laborieux. Les possibilités de traitements homéopathiques pour une même pathologie (l’allergie, ici) sont en effet multiples, contrairement à l’allopathie. L’investissement financier serait colossal et, au regard du prix de vente des tubes, difficilement envisageable.
Expérience
La prescription homéopathique est donc davantage basée sur une pratique de plus de deux siècles. Les granules, aussi petits et dilués soient-ils, peuvent rendre de grands services, sans effets indésirables.
Pour des règles douloureuses notamment, une fois écartée l’hypothèse d’une endométriose, on peut compter sur deux médicaments homéopathiques, Magnesia phosphorica 9 CH et Colocynthis 5 CH, 5 granules de chaque quatre à six fois par jour, avant que la douleur ne s’installe. Pour lisser les à-coups hormonaux, de hautes dilutions de Folliculinum (15 CH), une dose de globules (à prendre entièrement en une fois), au huitième et au vingtième jour du cycle (le premier jour du cycle correspondant au premier jour des règles), sur trois cycles, par exemple.
Homéopathie individualisée
Autre raison de tester l’homéopathie et son efficacité, le bouton de fièvre. Au premier picotement (sur la lèvre, surtout), 5 granules en alternance toutes les deux heures d’Apis mellifica 15 CH et de Rhus toxicodendron 15 CH. Pour empêcher les récidives, avant les règles, avec le soleil ou en cas de stress, une dose de Vaccinotoxinum 15 CH la première semaine, puis une dose de Natrum muriaticum 15 CH la deuxième, et ainsi de suite pendant trois mois, par exemple. Ce traitement de fond « assomme » le virus herpétique, sans aucun effet secondaire.
Pour apprivoiser le stress et s’assurer des nuits réparatrices, là encore le traitement est fonction des circonstances et de la manifestation du trouble : Coffea Cruda 9 CH (5 granules le soir pour l’insomnie par excitation heureuse), Ignatia amara 9 CH (5 granules en cas de ruminations), Gelsemium 9 ou 15 CH, selon le contexte, contre le trac (maux de ventre, tremblements, etc.). Pour un sommeil apaisé, les effets des somnifères « durs » en moins.
Les petites infections de l’automne et de l’hiver des jeunes enfants (rhumes à répétition, otites, etc.) sont une autre occasion de vérifier l’efficacité de l’homéopathie. Ou encore en accompagnement vaccinal, contre le Covid notamment, où l’on peut proposer : une dose de Gelsemium 15 CH la veille ou le jour de la vaccination pour favoriser la réponse immunitaire ; une dose d’Apis mellifica 30 CH le jour de l’administration pour limiter la réaction inflammatoire au point d’injection, puis 5 granules trois fois par jour pendant quatre jours de Gelsemium 15 CH pour atténuer les effets indésirables du vaccin (céphalées, fièvre, fatigue, etc.).
À lire
• L’Homéopathie du Dr Jacques Boulet (Éditions Le Cavalier Bleu, collection « Idées reçues », 10,95 €).
• Ma bible de l’homéopathie d’Albert-Claude Quemoun et Sophie Pensa (Leduc, 28 €).
À savoir
L’outil homéopathique doit être manipulé par un professionnel de santé formé. Lui seul, excepté pour les petits maux (Arnica montana sur un coup, Apis mellifica pour une piqûre, Nux vomica pour les lendemains de fête, etc.) ou les problèmes déjà identifiés, récurrents, pour lesquels les granules ont été efficaces, est apte à poser un diagnostic. Il s’agit ici de ne pas passer à côté d’un trouble qui ne pourrait être réglé que par des traitements « conventionnels ».