Protections hygiéniques : la transparence fait loi

Protections hygiéniques : la transparence fait loi
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Pour garantir la sécurité des femmes, les autorités sanitaires ont pris des mesures visant à imposer aux fabricants de protections menstruelles de mentionner les composants de leurs produits sur les emballages. Une initiative concrétisée grâce au décret « Transparence », entré en vigueur le 1er avril 2024.

Mai 2022. Alors ministre de la Santé, Olivier Véran annonce un décret visant à contraindre les fabricants de protections périodiques à usage interne ou externe à afficher la liste des composants sur les emballages de leurs produits. Compte tenu des alertes lancées dès 2016 par la société civile, puis en 2018 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sur la dangerosité des toxines chimiques présentes dans les tampons et serviettes hygiéniques jetables, il était temps que les autorités sanitaires réagissent. Tout vient à point à qui sait attendre. Avec un an de retard, le décret n° 2023-1427 « Transparence » a été publié le 30 décembre dernier dans le Journal officiel pour entrer en vigueur lundi 1er avril.

Au banc des accusés

Au cours de leur vie, les femmes utilisent en moyenne 10 000 protections hygiéniques et accordent leur pleine confiance aux marques qui les fabriquent. Seulement voilà… Comme toutes les médailles, celle-ci a son revers. Derrière la fraîcheur, la propreté et l’hygiène que les protections jetables promettent se cachent parfums irritants, aluminium, pesticides, alcools, hydrocarbures et autres perturbateurs endocriniens. De concert, ces ingrédients dangereux pénètrent dans l’organisme par la paroi vaginale et mettent la santé en péril. Quant aux dérivés de chlore utilisés pour blanchir les dispositifs périodiques, ils se mélangent à la viscose, le matériau principal des protections, et deviennent de la dioxine, un des composants synthétiques les plus toxiques jamais analysés. Plus ce composant s’infiltre par les muqueuses, plus les risques de pathologies se multiplient : endométriose, dysfonctionnements ovariens, diminution de la fertilité… Si l’Organisation mondiale de la santé considère la dioxine comme cancérigène, rien jusqu’à présent n’obligeait les fabricants à mentionner sa présence sur les packagings.