Ça y est, c’est officiel, immuable, gravé à jamais dans le marbre de la législation française. La France peut s’enorgueillir d’être le premier pays au monde à protéger par le sceau suprême – à savoir la Constitution – la loi permettant d’avoir recours à l’IVG médicalisé en cas de grossesse non désirée.
Eh oui, après dix-huit mois de débats d’opinions et sémantiques, nos parlementaires ont fini par se mettre d’accord ce 4 mars lors d’un congrès organisé pour l’occasion à Versailles.
Par 780 voix (contre 72), l’article 34 intègre un nouvel alinéa : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme, qui lui est garantie, d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ». Concrètement, cela signifie que le droit à l’IVG ne pourra plus jamais être remis en cause dans notre pays, comme cela a été le cas il y a un an et demi aux États-Unis. Du côté des voisins Européens, la possibilité d’avorter n’est pas partout mieux lotie. En Pologne, seules les femmes violées ou victimes d’inceste sont autorisées à interrompre leur grossesse. En Hongrie, un décret oblige depuis septembre 2020 les femmes enceintes à écouter le rythme cardiaque du fœtus avant l’IVG.
Jour J pour les femmes
Fidèle à la tradition protocolaire, la révision constitutionnelle relative à l’IVG a droit à sa « cérémonie de scellement du Congrès ». Mais pour marquer le coup historique et symbolique, c’est ce vendredi 8 mars, dédié aux droits des femmes, qu’Emmanuel Macron a choisi pour la célébrer à travers un discours officiel donné au ministère de la Justice. Un point d’honneur présidentiel qui ne manque pas de faire écho au thème international de la Journée 2024 des droits des femmes (« Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ») ainsi qu’au plan « Toutes et tous égaux » présenté mercredi 6 mars en Conseil des ministres. Tout un programme gouvernemental articulé autour de la lutte contre les violences faites aux femmes et l’équité professionnelle et économique.