Les fibres végétales présentes dans l’alimentation ont de multiples fonctions : réguler la digestion, favoriser l’élimination fécale, satisfaire l’appétit en induisant la satiété, et fournir de l’énergie aux bactéries intestinales, indispensables à la bonne santé de l’organisme.
Ces fibres peuvent fortement influencer la digestion, la tolérance digestive et la santé du tube digestif en général. En pratique, il convient d’adapter la teneur en fibres de l’aliment à la tolérance et au mode de vie de chaque chien.
Plus de fibres, moins d’énergie
Les fibres forment une grande famille que l’on a coutume de diviser en deux : d’un côté, les éléments végétaux qui résistent aux enzymes et à la flore digestives, comme la cellulose ; de l’autre, les fibres dites « fermentescibles » (pectines, gommes, mucilages, etc.) qui peuvent être attaquées par les bactéries du gros intestin.
Contrairement aux ruminants, les chiens ne profitent pas de l’énergie produite par la digestion des fibres végétales.
Des fibres pour contrôler le poids
Dans un aliment, à taux de matières grasses constant, plus le taux de fibres augmente, plus sa valeur énergétique diminue, facilitant dès lors le maintien du poids chez les chiens qui grossissent facilement. Choisir un aliment riche en fibres permet de ne pas trop diminuer le volume d’aliment à distribuer et de favoriser l’installation de la satiété chez l’animal, qui sera alors moins tenté de réclamer. Les fibres qui agissent le plus sur la satiété en ralentissant la vidange de l’estomac sont les mucilages.
Le taux de fibres doit être limité
Le seuil maximal d’inclusion des fibres est cependant vite atteint chez le chien, car les aliments qui en contiennent trop provoquent des effets indésirables : augmentation de la fréquence et du volume des selles – la cellulose, en absorbant jusqu’à 25 fois son poids en eau, rend les selles plus humides.
Quand on veut habituer son chien à consommer plus de fibres, mieux vaux procéder progressivement afin d’éviter les flatulences, les ballonnements, la dégradation de la qualité des selles, etc.
Régulation du transit digestif
Chez un chien dont l’activité physique est réduite, la constipation peut vite s’installer. Chez les chiens très sédentaires, l’apport en fibres doit donc être suffisant pour stimuler et réguler la motricité intestinale. Lors de constipation chronique, les fibres solubles, tel le psyllium qui absorbe l’eau et forme un gel facilitant le transit intestinal, peuvent avoir un effet laxatif bienvenu.
À l’inverse, quand la qualité des selles est insuffisante, un apport quantitativement et qualitativement équilibré de fibres végétales peut améliorer la situation. Certaines diarrhées du gros intestin peuvent être traitées en associant des fibres de différentes origines, comme la cellulose et la pulpe de betterave, cette dernière étant un ingrédient de choix pour optimiser la consistance fécale.
Le rôle des prébiotiques
Les prébiotiques sont des fibres fermentescibles qui influencent la composition de la flore bactérienne intestinale.
Fibres et équilibre du microbiote
En apportant la « nourriture » nécessaire au développement des germes bénéfiques, comme les lactobacilles et les bifidobactéries, les fibres fermentescibles limitent la prolifération de bactéries potentiellement nocives pour la santé de l’intestin. Les fibres utilisables en tant que prébiotiques sont l’inuline, les mannan-oligosaccharides et les fructo-oligosaccharides, principalement.
Production d’acides gras à chaîne courte
La fermentation de ces diverses fibres aboutit à la production de plusieurs composants, dont de l’acide lactique et des acides gras à chaîne courte (AGCC). Les AGCC sont une sorte de « carburant » que les cellules de la muqueuse du côlon utilisent en priorité pour produire l’énergie nécessaire à leur renouvellement.
Ils favorisent en outre l’absorption de l’eau et du sodium dans les cellules, et stimulent l’irrigation sanguine de la muqueuse. Les AGCC sont donc indispensables à la santé du côlon. En effet, en l’absence totale de fibres fermentescibles, on observe une atrophie des cellules du gros intestin.
Savoir lire l’étiquette
Les fibres servent à stimuler le transit mais elles participent aussi à maintenir les cellules du gros intestin en bonne santé. Le taux de fibres totales ne fait pas partie des mentions obligatoires à mentionner sur l’étiquetage, mais une lecture attentive permet d’obtenir des informations. La présence de plusieurs sources de fibres (son, pulpe de betterave, fructo-oligosaccharides, inuline, chicorée, etc.) prouve que la bonne tolérance digestive fait partie des critères de la formulation de l’aliment.
Les fibres font partie des glucides
Chimiquement, les fibres sont des hydrates de carbone et sont classées dans la grande famille des glucides, à laquelle appartiennent aussi l’amidon des céréales et les sucres sous toutes leurs formes.
