Papillomavirus : le vaccin bientôt dans les collèges

Papillomavirus : le vaccin bientôt dans les collèges
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Emmanuel Macron l’a annoncé : dès la rentrée prochaine, les élèves de 5e pourront bénéficier gratuitement du vaccin contre le papillomavirus dans leur établissement scolaire. L’objectif : éradiquer ce virus responsable chaque année de 6 000 nouveaux cas de cancer.

Même si la couverture vaccinale contre le papillomavirus – dit aussi HPV, VPH ou virus du papillome humain – progresse en France, lentement mais sûrement, elle demeure néanmoins insuffisante au regard du nombre d’infections qu’il provoque chez la jeune population sexuellement active. Frein financier (entre 95 et 116 € pris en charge à 65 % par l’Assurance maladie), méconnaissance des risques d’évolution des infections en cancer, méfiance à l’égard de la fiabilité du vaccin… Nombreuses sont les raisons pour lesquelles les parents hésitent encore à faire vacciner leurs adolescents. Pour le chef de l’État, les inciter à baisser leur garde budgétaire commencera dans les collèges dès la rentrée 2023 avec la possibilité, pour les élèves de 5e, de se faire vacciner gratuitement. L’annonce a été faite le 28 février dernier devant des élèves de Charente. Pour les 800 000 adolescents qui entreront en 5e en septembre, l’Élysée a précisé qu’il n’y avait rien d’obligatoire et qu’un accord parental sera nécessaire.

Pour rappel

À l’heure actuelle, seulement 37 % des filles et 9 % des garçons sont vaccinés contre le papillomavirus, soit 46 % de nos adolescents. Un chiffre que les autorités sanitaires espèrent voir grimper à 80 % d’ici 2030. Cet objectif fixé dans le cadre de la stratégie décennale de lutte contre les cancers ouverte en 2021 correspond en effet aux estimations : on sait maintenant que près de 80 % de la population sexuellement active risque une ou plusieurs infections successives par HPV au cours de sa vie. Une fois contracté, le papillomavirus peut être sans conséquence et naturellement éliminé par l’organisme, entre six et dix-huit mois après la contamination. Il n’y a dans ce cas pas de risque particulier d’évolution vers un cancer. En revanche, en cas d’infections répétées, des lésions précancéreuses s’installent. Si celles-ci ne sont ni détectées ni traitées, les chances d’évolution vers un cancer du col de l’utérus, des muqueuses ORL, de l’anus, de la vulve, du vagin et du pénis augmentent considérablement. Raison pour laquelle il est conseillé aux jeunes âgés de 11 à 14 ans de se faire vacciner avant leur première relation sexuelle. Cependant, la vaccination peut également être proposée en rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans et reste possible jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes.