Comme tous les herpèsvirus, celui de la rhinopneumonie équine, l’EHV-1, demeure latent chez plus de 80 % des chevaux après une première infection. Et celui-ci peut se réactiver lors de situations de stress et se propager.
De multiples signes cliniques
L’EHV-1 se transmet entre équidés via les sécrétions nasales des chevaux infectés. L’excrétion virale peut durer jusqu’à trois semaines. Ces sécrétions peuvent aussi contaminer certains supports (le virus peut survivre jusqu’à sept jours dans la paille, notamment) et transmettre le virus de façon indirecte.
Les symptômes de la rhinopneumonie sont très variés : hyperthermie, signes respiratoires avec toux sèche et jetage (écoulement nasal), avortements chez les poulinières, signes neurologiques (légers troubles de la locomotion, incontinence urinaire, etc.), entre autres.
Le diagnostic passe par l’identification du virus à partir d’un prélèvement nasopharyngé et par deux prises de sang réalisées à quelques semaines d’intervalle (en phase aiguë et en période de convalescence).
Quel traitement ?
S’il n’existe aucun traitement spécifique contre la rhinopneumonie, il est néanmoins possible d’agir en prévention. Celle-ci repose sur des règles de biosécurité, telle que la mise en quarantaine des chevaux nouvellement arrivés dans une écurie, et sur la vaccination à large échelle. Celle-ci permet de réduire la gravité des symptômes en cas d’infection, et de limiter la circulation du virus et son excrétion par les porteurs latents.
La primovaccination consiste en l’administration de deux doses espacées de quatre à six semaines, avec un premier rappel à six mois. Les poulains peuvent être vaccinés dès l’âge de 6 mois. Des rappels sont ensuite effectués tous les six à douze mois.
Excepté dans le cadre de certaines compétitions, comme celles organisées par la Société hippique française ou encore par la Fédération équestre internationale, et bien que certains organisateurs de concours l’exigent, la vaccination contre la rhinopneumonie n’est pas obligatoire.
Des conséquences économiques
La rhinopneumonie peut avoir un fort impact économique sur la filière équine, avec des pertes de chevaux à haute valeur génétique, des séquelles pathologiques rendant la pratique sportive impossible, une mise en quarantaine longue, des coûts élevés de traitements, un arrêt des rassemblements d’équidés, etc.
Ainsi, en 2021, un épisode de rhinopneumonie est apparu à Valence, en Espagne, lors d’un concours qui réunissait 800 chevaux. Conséquence, 40 chevaux de haut niveau sont morts, et les compétitions de sauts d’obstacles en Europe ont été empêchées pendant plusieurs semaines.