Cancer de la vessie : mieux prévenir pour guérir

Cancer de la vessie : mieux prévenir pour guérir
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Aussi dévastateur que méconnu, le cancer de la vessie emporte chaque année 5 000 personnes. Depuis quatre ans, le mois de mai braque ses projecteurs sur la maladie. Le but : sensibiliser le public sur l’indentification des premiers symptômes et les enjeux du diagnostic précoce.

Deuxième cancer urologique après celui de la prostate, le cancer de la vessie touche entre 13 000 et 20 000 personnes chaque année en France, à commencer par les fumeurs et les hommes (quatre fois plus nombreux que les femmes) à partir de 60 ans. Agressive et d’évolution plus rapide que le cancer du rein ou de la prostate, la maladie demeure toutefois curable à condition d’être détectée tôt. En effet, lorsqu’elle est prise en charge précocement, la survie est de 80 % à cinq ans. Dans le cas contraire, le taux de rémission baisse à 50 % et chute à 5 % pour les stades métastatiques.

Parce qu’il n’existe à ce jour aucune méthode valide de dépistage systématique, le diagnostic précoce reste le meilleur moyen de faire reculer ce cancer responsable de 5 000 décès annuels. C’est pourquoi depuis quatre ans, la corporation médicale concernée consacre le mois de mai à battre campagne sur l’information. Si l’édition 2024 poursuit les objectifs de ses aînées, elle met néanmoins l’accent sur l’accès aux innovations thérapeutiques pour les patients.  

Consulter sans tarder

« Le mois du cancer de la vessie a pour objectif premier de faire prendre conscience au grand public de la gravité de ce cancer mais aussi du très bon pronostic s’il est diagnostiqué précocement », explique le Dr Benjamin Pradere, urologue et membre du comité de cancérologie de l’Association française d’urologie (AFU). Portée cette année par le slogan « Urines rouges, je me bouge ! », la campagne de sensibilisation 2024 fait référence au symptôme le plus fréquent du cancer de la vessie : l’hématurie (présence de sange dans les urines). Dans 80 à 90 % des cas, ce signe est en effet la toute première manifestation de la maladie. Il n’est cependant pas le seul. Sur la liste des signaux cruciaux qui doivent inciter à consulter rapidement figurent également les cystites à répétition – sans infection détectée lors de la recherche de microbes dans les urines – ou des troubles de la miction (brûlures urinaires, envies fréquentes d’uriner).

Récidives sous haute surveillance

Parmi les différents types de cancers de la vessie, 70 % sont des TVNIM. Comprenez « tumeurs de vessie non infiltrant le muscle ». Même si elles nécessitent rarement une ablation de la vessie, les TVNIM sont en revanche particulièrement récidivantes et exigent en cela une surveillance rigoureuse et régulière pendant cinq ans (voire dix si le patient continue de fumer) après la fin du traitement. Cela passe par la pratique en milieu médical d’une cystoscopie, consistant à introduire une sonde équipée d’une minicaméra dans l’urètre. Connu pour son procédé douloureux et ses effets secondaires indésirables, cet examen dissuade souvent les patients en raison de son caractère répétitif pluriannuel.

C’est là que le test urinaire VisioCyt Bladder prend tout son intérêt. Ici, pas de geste invasif lourd, mais simplement un petit flacon d’urines scanné par l’intelligence artificielle. Développé par la société rennaise VitaDX, ce test disponible sur prescription médicale depuis deux ans permet d’analyser les moindres cellules, y compris celles qui sont susceptibles d’échapper à la vigilance de l’œil humain. Une prouesse technologique qui encourage le suivi et la surveillance, et limite d’autant les risques de récidives.