Les idées reçues sont nombreuses sur le lait et les produits laitiers. Ce serait si dommage de se priver sans raison. Faisons le point.
Pays de tradition laitière, la France représente l’excellence fromagère – et le monde nous envie. Nos crèmes sont goûteuses, nos beurres subtils, nos yaourts très variés et nos laits très aimés des enfants (et pas que…). Et leurs qualités nutritionnelles sont réelles.
Le lait : avant tout beaucoup de calcium
Un bol de lait (200 ml) apporte en effet 200 à 250 mg de calcium. Le corps d’un adulte nécessitant de 800 à 900 mg de calcium chaque jour, ce bol couvre de 25 à 30% de ses besoins. Mais le lait apporte aussi des protéines (près de 10 g dans un bol, soit autant que dans 2 œufs), des vitamines du groupe B et, quand il est entier, des vitamines liposolubles (A et D). Et de l’énergie, via son lactose (10 à 15 g dans un bol) et ses lipides – variables selon que le lait est entier, demi-écrémé, le plus consommé, à 1,5% de MG (matières grasses), ou écrémé.Le yaourt a un plus : ses ferments
Un pot de yaourt contient 10 milliards de ferments vivants ! Et leur lactase assimile à notre place le lactose des yaourts – c’est pourquoi vous les digérez bien, même si vous êtes intolérant au lactose. Par ailleurs, ce même pot offre près de 200 mg de calcium (autant que dans un bol de lait), 5 g de protéines et des vitamines du groupe B. Et du gras en quantités variables : de 0 (yaourt à 0% de MG) à 5 g (yaourts au lait entier ou à la grecque). Le yaourt « nature », fait à partir de lait demi-écrémé, est plutôt maigre. Quant au sucre ajouté, il y en a 2 morceaux par pot dans un yaourt aux fruits ou aromatisé ; l’addition grimpe donc vite ! Certaines marques le remplacent par un édulcorant.À lire aussi :
Le fromage blanc : surtout des protéines
Un pot de 100 g en contient 8 g ! C’est pour cela que, traditionnellement, ils sont très consommés dans les régimes car ils sont très rassasiants. Ils renferment un peu moins de calcium que les yaourts (100 mg par pot de 100 g) et peuvent être maigres (0% de MG), demi-écrémés (20% de MG soit 3% de lipides sur produit fini) ou très gras (40% de MG soit 6% de lipides). Il y en a pour tout le monde !Quant aux fromages, du gras, oui, mais …
Ils sont tous assez gras – c’est pour cela qu’on les aime tant. Ils contiennent en moyenne 30% de lipides ; c’est-à-dire qu’une part de 30 g de fromage apporte près de 10 g de lipides, soit l’équivalent d’une plaquette de beurre de 10 g. Mais ce ne sont pas des calories « vides » car ce gras est associé à des éléments très importants : du calcium et des protéines ! Idéalement, mangez une part de fromage par jour.Teneurs en calcium : les fromages ne sont pas égaux
Attention, tous les fromages ne sont pas riches en calcium. Les plus démunis sont les chèvres frais et la plupart des fromages fondus (à l’exception de la Vache qui rit® et du Kiri®). Les mieux dotés sont les fromages à pâte pressée cuite comme le comté, le gruyère, l’emmental, le beaufort et le parmesan : 300 mg de calcium dans une simple part de 30 g – et près de 10 g de protéines aussi… Délicieux dans les gratins ou râpés sur les pâtes !
Pourquoi il est important de consommer des aliments riches en calcium laitier
Selon les traditions et les cultures, le lait et ses dérivés occupent une place plus ou moins importante dans l’alimentation. En France, nous avons l’habitude d’en consommer régulièrement. Si certaines personnes le digèrent mal, il est en revanche excessif de considérer qu’il soit de facto indigeste pour tous. La suppression des produits laitiers augmente considérablement le risque d’apport calcique insuffisant, en l’absence d’autres alternatives bien maîtrisées par le consommateur ; c’est là le principal inconvénient. Donc, parlons de ce calcium et rétablissons certaines vérités.Nous avons besoin de calcium toute notre vie
Certains pensent que le calcium est seulement utile aux enfants – pour leur croissance – et que, ensuite, l’os reste figé dans sa calcification, vivant sur son acquis. C’est faux. L’os est un organe vivant qui, certes, stocke beaucoup de calcium pendant l’enfance (300 mg par jour), mais qui, chez l’adulte, perd et fixe quotidiennement environ 300 mg de calcium pour entretenir un état stable. Ensuite, à partir de l’âge de 50 ans (sous l’effet de la ménopause entre autres), il perd plus de calcium qu’il n’en fixe et se déminéralise peu à peu (à raison de 2 à 3% par an). On voit donc que nous avons des raisons différentes tout au long de notre vie de consommer des produits laitiers chaque jour. Durant l’enfance et l’adolescence pour constituer le capital calcique (1 kg de calcium dans les os, depuis la naissance jusqu’à 18 ans). À l’âge adulte pour entretenir ce capital. À partir de 50 ans pour en limiter la déminéralisation physiologique – entre 50 et 75 ans, la perte de la masse minérale osseuse est de 50% ! Voilà pourquoi le besoin en calcium évolue au fil des années*.Les besoins en calcium selon les âges
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Quiz sur le lait et les produits laitiers
Le lait écrémé ou demi-écrémé est-il plus pauvre nutritionnellement que le lait entier ? Non, car l’écrémage du lait ne retire ni les minéraux (calcium, magnésium, phosphore) ni les vitamines hydrosolubles du groupe B (B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12). Les seules vitamines partant avec les matières grasses sont les liposolubles (A, D et E) – mais certains industriels en rajoutent en fin d’écrémage afin de proposer un lait écrémé en comportant autant qu’un lait entier. Une crème dessert est-elle aussi intéressante sur le plan nutritionnel qu’un yaourt ? Non ! D’une part les crèmes desserts (à la vanille, au chocolat, mais aussi riz ou semoule au lait) contiennent 2 à 3 fois moins de calcium (de 35 à 85 mg aux 100 g contre 170 mg pour 100 g de yaourt). En outre, elles sont dépourvues de ferments lactiques. Certes, il est très bon d’en consommer de temps en temps pour se faire plaisir, mais il est préférable de laisser la priorité aux laitages de type yaourts et fromages blancs car ils sont plus riches en calcium.À lire aussi :
Pourquoi dans certains pays où l’on consomme beaucoup de lait y a-t-il autant de fractures ?
Certains seraient tentés de dire que le lait n’est pas utile et qu’il pourrait même favoriser les fractures. Pourtant, il faut examiner la situation sous un autre angle. Si nous considérons les pays d’Europe du Nord, le nombre de fractures est plus important parce que le nombre de personnes âgées est beaucoup plus élevé grâce à une meilleure espérance de vie.
De plus, dans ces pays du nord de l’Europe et de l’Amérique, il y a beaucoup de sujets blonds à la peau claire ; or, ils ont génétiquement une masse osseuse faible et sont plus grands. Donc, ils tombent de plus haut et ont un col du fémur plus long (bras de levier plus important en cas de chute sur le grand trochanter). Ils synthétisent aussi moins de vitamine D à cause du faible niveau d’ensoleillement.
Tout cela explique un nombre élevé de fractures, en dépit d’une consommation de lait importante, bien ancrée dans leur tradition. Sans le lait, la situation serait sans doute bien pire !
De plus, dans ces pays du nord de l’Europe et de l’Amérique, il y a beaucoup de sujets blonds à la peau claire ; or, ils ont génétiquement une masse osseuse faible et sont plus grands. Donc, ils tombent de plus haut et ont un col du fémur plus long (bras de levier plus important en cas de chute sur le grand trochanter). Ils synthétisent aussi moins de vitamine D à cause du faible niveau d’ensoleillement.
Tout cela explique un nombre élevé de fractures, en dépit d’une consommation de lait importante, bien ancrée dans leur tradition. Sans le lait, la situation serait sans doute bien pire !