« Faut-il arrêter de fumer avant une intervention chirurgicale ? »

« Faut-il arrêter de fumer avant une intervention chirurgicale ? »
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Il est recommandé de ranger ses cigarettes avant de passer sur le billard, même si vous êtes un « petit fumeur ». En effet, le tabac altérant le fonctionnement du cœur et des poumons, les fumeurs sont plus à risque de complications, surtout en cas de pathologie respiratoire (bronchopneumopathie ­chronique obstructive, asthme) ou cardiaque (lésions coronariennes, infarctus du myocarde). En cause, le cyanure d’hydrogène et le monoxyde de carbone inhalés qui diminuent la capacité du sang à transporter l’oxygène et rendent difficile la circulation sanguine au niveau des organes. Outre leurs conséquences post­opératoires à plus ou moins long terme, ces complications peuvent prolonger la durée d’hospitalisation, voire entraîner un transfert en réanimation. La nicotine inhalée a également pour effet de retarder ou d’inhiber les mécanismes de répa­ration tissulaire et osseuse. Au niveau du site opéré, le risque infectieux est à la fois majoré et plus fréquent, le temps de cicatrisation est allongé et la guérison des tissus peut laisser des séquelles. De même, après une chirurgie orthopédique, la consolidation osseuse (fracture, pose de prothèse) est
plus lente et parfois incomplète.

Pour être efficace, le sevrage tabagique doit être débuté six à huit semaines avant l’intervention ; les gros fumeurs peuvent s’adresser à un tabacologue. Le dépistage de l’intoxication est réalisé en consultation d’anesthésie et la dépendance est évaluée par le test de Fagerström. Le sevrage est généra­lement obtenu par prescription de substituts nicotiniques en fonction du degré de dépendance. L’acupuncture, l’auri­culothérapie, l’hypnose ou encore la relaxation donnent de bons résultats à court terme mais l’efficacité dans le temps n’est pas formellement démontrée. En cas d’urgence, un arrêt de dernière minute, même très court, reste bénéfique. Le plus important étant de ne pas refumer sitôt l’opé­ration terminée. L’arrêt doit être poursuivi tant que l’état de santé du patient nécessite une surveillance, ou jusqu’à la fin de la cicatrisation (trois semaines) et la consolidation osseuse (trois mois). Par ailleurs, l’alcool pouvant mettre en jeu le pronostic vital sous anesthésie, l’arrêt est absolument nécessaire avant une opération. Il en va de même pour la consommation de substances illicites (cannabis, héroïne ou autres opiacés, cocaïne) car il y a un risque élevé d’inter­férences avec les anesthésiques.