Un tiers des Français dorment mal ou pas assez. Le manque de sommeil a un impact sur la santé et l'équilibre personnel, ne le sous-estimez pas et prenez les mesures qui s'imposent.
Chiffre
16 %
des Français déclarent être des insomniaques réguliers.
Source : Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, Inpes.
des Français déclarent être des insomniaques réguliers.
Source : Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, Inpes.
À l'âge de 75 ans, nous avons dormi... 25 ans, soit un tiers de notre vie ! Mais ce temps n'est pas perdu, au contraire. Le sommeil renforce la mémoire et la créativité, stimule les défenses immunitaires, assure la synthèse de protéines indispensables à l'organisme et régénère le corps. Malheureusement, nous dormons de moins en moins longtemps par nuit. En particulier les femmes qui travaillent et assument plusieurs rôles (- 1 heure 30) et les adolescents, dont 25 % dorment 7 heures alors qu'il leur en faudrait 8 à 9 pour favoriser croissance, apprentissage, équilibre physique et psychique.
Nous dormons aussi moins bien : les multiples stress subis le jour et notre environnement proche pendant la nuit retentissent sur la qualité du sommeil. Une enquête OpinionWay, réalisée en 2013 pour l'Insv (Institut national du sommeil et de la vigilance), montre qu'un quart des Français sont exposés à l'éclairage public dans leur chambre à coucher et que trois quarts d'entre eux y ont au moins un appareil électronique (radio, TV, ordinateur, tablette, smartphone). 4 sur 10 restent connectés la nuit, 28 % déclarent être réveillés fréquemment par leur mobile et deux tiers d'entre eux lisent leur message. Nous sommes aussi nombreux à être gênés toute la nuit par le bruit, voitures, sirènes, trains, avions, voisinage...
Nous dormons aussi moins bien : les multiples stress subis le jour et notre environnement proche pendant la nuit retentissent sur la qualité du sommeil. Une enquête OpinionWay, réalisée en 2013 pour l'Insv (Institut national du sommeil et de la vigilance), montre qu'un quart des Français sont exposés à l'éclairage public dans leur chambre à coucher et que trois quarts d'entre eux y ont au moins un appareil électronique (radio, TV, ordinateur, tablette, smartphone). 4 sur 10 restent connectés la nuit, 28 % déclarent être réveillés fréquemment par leur mobile et deux tiers d'entre eux lisent leur message. Nous sommes aussi nombreux à être gênés toute la nuit par le bruit, voitures, sirènes, trains, avions, voisinage...
Connaître les risques du manque de sommeil
Journées à risques
Un Français sur cinq connaît des épisodes de somnolence durant la journée. Et pour cause ! Environ 30 % des Françaises se plaignent de nuits trop courtes, notamment les jeunes ; 22 % sont plus ou moins insomniaques ; 5 % souffrent d'apnées du sommeil (arrêts épisodiques de la respiration) et 1 % sont atteints du syndrome des jambes sans repos qui se traduit par un besoin irrépressible de les bouger. Or, surtout quand l'insomnie devient chronique, les conséquences peuvent être très lourdes pour la personne elle-même, mais aussi pour autrui. Elles sont pourtant souvent sous-estimées. La fatigue et la baisse de l'attention dues au manque de sommeil causent des accidents de la route et du travail qui peuvent tourner au cataclysme. On se souvient du naufrage de l'Exxon Valdez, des catastrophes nucléaires de Three Island et de Tchernobyl, du désastre chimique de Bhopal... Tous ces accidents ont en commun de s'être produits en pleine nuit, entre 2 et 6 h du matin, alors que la vigilance faisait défaut.Santé en danger
Le manque de sommeil a bien d'autres répercussions, plus sournoises, mais tout aussi dangereuses-
- Facultés cérébrales L'épuisement physique fragilise l'équilibre psychologique et altère les capacités cognitives comme la mémoire, le raisonnement, le vocabulaire, la fluidité du langage et augmente même le risque de dépression.
- Immunité altérée Les défenses immunitaires, qui permettent de lutter efficacement contre les infections, se trouvent aussi abaissées.
- Risques métaboliques Les privations partielles ou répétées de sommeil agissent sur le métabolisme glucidique et sur la fonction cardiovasculaire. Elles entraînent de plus un dérèglement des sécrétions endocriniennes et provoquent une augmentation des taux de ghréline, hormone qui déclenche la faim et réduit la consommation d'énergie par le corps et, en parallèle, une diminution du taux de leptine, hormone qui inhibe l'appétit. Moins on dort, plus on a tendance à grignoter et, par voie de conséquence, à prendre du poids, avec le risque à la longue de devenir obèse et diabétique.
À lire aussi :
Réponses d'expert
Dr Gérard Vincent,
chirurgien-dentiste.
Quelles sont les conséquences de la baisse de l'oxygène dans le sang provoquée par ces arrêts respiratoires ?
Le cœur étant obligé de travailler anormalement pour mobiliser ses réserves en oxygène, les apnées du sommeil augmentent le risque cardiovasculaire.
Vous dites que 80 % des apnéiques ne se traitent pas, pourquoi ?
À cause du manque d'information, mais aussi de l'inefficacité, de l'inadaptation ou du coût élevé des traitements proposés. Seuls les appareils de ventilation par pression positive continue (VPPC), réservés aux cas graves, sont intégralement remboursés, mais souvent mal supportés.
Vous avez mis au point une orthèse d'avancée mandibulaire autoréglable* ? De quoi s'agit-il ?
Sous forme de gouttières transparentes de la taille d'un appareil dentaire, elle permet, comme les orthèses pour apnées modérées fabriquées à partir d'empreintes prises par un dentiste, de maintenir la mâchoire inférieure en position légèrement avancée pour laisser passer l'air dans la gorge. Mais elle est disponible sans prescription, sur commande en pharmacie, à un prix abordable, et autopersonnalisable (8 tailles de barrettes de réglage).
* Oniris.
chirurgien-dentiste.
Les apnées du sommeil sont dues à une obstruction du passage de l'air causée par le relâchement des tissus mous au niveau du pharynx.
Quelles sont les conséquences de la baisse de l'oxygène dans le sang provoquée par ces arrêts respiratoires ?
Le cœur étant obligé de travailler anormalement pour mobiliser ses réserves en oxygène, les apnées du sommeil augmentent le risque cardiovasculaire.
Vous dites que 80 % des apnéiques ne se traitent pas, pourquoi ?
À cause du manque d'information, mais aussi de l'inefficacité, de l'inadaptation ou du coût élevé des traitements proposés. Seuls les appareils de ventilation par pression positive continue (VPPC), réservés aux cas graves, sont intégralement remboursés, mais souvent mal supportés.
Vous avez mis au point une orthèse d'avancée mandibulaire autoréglable* ? De quoi s'agit-il ?
Sous forme de gouttières transparentes de la taille d'un appareil dentaire, elle permet, comme les orthèses pour apnées modérées fabriquées à partir d'empreintes prises par un dentiste, de maintenir la mâchoire inférieure en position légèrement avancée pour laisser passer l'air dans la gorge. Mais elle est disponible sans prescription, sur commande en pharmacie, à un prix abordable, et autopersonnalisable (8 tailles de barrettes de réglage).
* Oniris.
Retrouver un bon sommeil : Que faire ?
Toutes les insomnies ne se traitent pas de la même façon, tout dépend de la cause. Par exemple, quand les nuits sont perturbées par des bouffées de chaleur dues à la ménopause, un médicament adapté (bêta-alanine) permet de mieux dormir.Et les médicaments ?
Quand la cause est psychologique, le médecin peut prescrire des médicaments. Après un choc ou un événement perturbant (deuil, divorce, chômage...) ou pour traiter un facteur déclenchant comme une dépression : sédatifs, anxiolytiques, somnifères de différentes familles (inducteurs de sommeil, benzodiazépines, certains antihistaminiques), certains neuroleptiques ou antidépresseurs à faible dose. Mais un usage prolongé a des inconvénients, d'où des prescriptions limitées dans le temps.Conseils de pharmacien
Certains médicaments en comprimés comme la doxylamine ou à base de mélatonine sont disponibles sans ordonnance.
• Homéopathie
Des comprimés indiqués pour les troubles légers du sommeil comprennent plusieurs composants. D'autres, en doses-globules, sont conseillés au cas par cas en fonction du type d'insomnie et des signes associés : Nux vomica, Belladonna, Ignatia amara, Thuya, Coffea cruda, Gelsemium sempervirens, Lachesis...
• Phytothérapie
En tisanes, teintures mères, huiles essentielles : passiflore, ballote, aubépine, mélilot, saule blanc, tilleul, valériane... Ou en gélules et comprimés associant plusieurs plantes. Exemple : yuzim (extrait de cédrat du Japon) + passiflore + mélisse.
• Oligoéléments
Exemples : lithium en cas d'anxiété et aluminium pour les troubles d'endormissement liés à l'hyperactivité.
• Homéopathie
Des comprimés indiqués pour les troubles légers du sommeil comprennent plusieurs composants. D'autres, en doses-globules, sont conseillés au cas par cas en fonction du type d'insomnie et des signes associés : Nux vomica, Belladonna, Ignatia amara, Thuya, Coffea cruda, Gelsemium sempervirens, Lachesis...
• Phytothérapie
En tisanes, teintures mères, huiles essentielles : passiflore, ballote, aubépine, mélilot, saule blanc, tilleul, valériane... Ou en gélules et comprimés associant plusieurs plantes. Exemple : yuzim (extrait de cédrat du Japon) + passiflore + mélisse.
• Oligoéléments
Exemples : lithium en cas d'anxiété et aluminium pour les troubles d'endormissement liés à l'hyperactivité.
À lire aussi :
Certaines maladies et certains traitements peuvent nuire au sommeil.
• Maladies perturbant le sommeil en raison de symptômes gênants et/ou de leur retentissement émotionnel : insuffisance cardiaque, BPCO, hyperthyroïdie, hernie hiatale, ulcère gastrique, reflux gastro-œsophagien, diabète, insuffisance rénale, maladie d'Alzheimer, maladies rhumatismales et ostéoporose.
• Médicaments ayant des effets secondaires nocturnes : certains bêtabloquants (cauchemars), diurétiques (qui font uriner souvent), bronchodilatateurs, cortisone et ses dérivés (ils retardent l'endormissement par effet d'excitation), certains antidépresseurs (à cause de leur effet énergisant quand ils sont pris le soir).
• Médicaments ayant des effets secondaires nocturnes : certains bêtabloquants (cauchemars), diurétiques (qui font uriner souvent), bronchodilatateurs, cortisone et ses dérivés (ils retardent l'endormissement par effet d'excitation), certains antidépresseurs (à cause de leur effet énergisant quand ils sont pris le soir).
À lire
LE SOMMEIL
Chez l’enfant, le sommeil est essentiel à une croissance harmonieuse. Les auteures font le tour des problèmes de sommeil de l’enfant et proposent les conseils appropriés.
Dr Caroline Rouquette, Sandrine Catalan-Massé, éd. Hachette Famille, coll. mini guide, 2013, 6 €.
LES TROUBLES DU SOMMEIL, TRAITEMENTS NATURELS DE L'INSOMNIE.
Les solutions naturelles pour bien dormir existent, c’est ce que démontre l’auteur qui les liste et donne les associations possibles.
Dr Jean-Loup Dervaux, éd. Dangles, 2013,18 €.
Chez l’enfant, le sommeil est essentiel à une croissance harmonieuse. Les auteures font le tour des problèmes de sommeil de l’enfant et proposent les conseils appropriés.
Dr Caroline Rouquette, Sandrine Catalan-Massé, éd. Hachette Famille, coll. mini guide, 2013, 6 €.
LES TROUBLES DU SOMMEIL, TRAITEMENTS NATURELS DE L'INSOMNIE.
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Dr Jean-Loup Dervaux, éd. Dangles, 2013,18 €.