Électrodes, ceintures, shorts, combinaisons… Aujourd’hui, la tendance est aux exercices de renforcement musculaire couplés à l’électrostimulation. L’objectif ? Maximiser les séances d’entraînement. Au moyen d’électrodes posées sur la peau, ces appareils vont stimuler les fibres nerveuses qui entourent les muscles via des impulsions électriques brèves et contrôlées. Sachant qu’elles peuvent aller jusqu’à 150 hertz (Hz), quand le cerveau envoie un courant qui ne dépasse pas 65 Hz (contraction volontaire), le travail musculaire s’en trouve amplifié, plus efficace et plus profond. Résultat, on sculpte son corps plus rapidement.
Un renforcement musculaire pulsé
L’impulsion électrique améliore la conduction nerveuse et accroît de 15 % la vitesse de contraction musculaire volontaire préalablement activée au niveau du cerveau (le recrutement des fibres peut alors passer de 70 % à 90 %). Sans compter qu’elle permet d’atteindre des muscles profonds difficilement accessibles (périnée), voire inaccessibles, d’ordinaire. « En fonction de l’intensité et de la zone que l’on souhaite travailler, l’appareil permet de maîtriser la réponse que l’on recherche, précise Jean-Baptiste Colombié, masseur-kinésithérapeute et préparateur physique du Malandain Ballet Biarritz. On peut développer la force, la puissance et l’endurance musculaires, mais aussi drainer et soulager la douleur. » Toutefois, cette technologie ne remplace pas une activité sportive qui met en action un ensemble de systèmes (cardiovasculaire, hormonal, métabolique, etc.). Elle est complémentaire.
Une rééducation facilitée
« En kinésithérapie, l’électrostimulation vise à induire une contraction musculaire là où le corps ne peut pas ou ne veut plus se contracter naturellement, ajoute le spécialiste. Son action est par exemple très intéressante en réathlétisation, après une blessure ou une chirurgie. Elle permet d’obtenir ou de conserver une certaine tonicité musculaire, de prévenir les rechutes, mais également de soulager une douleur aiguë ou chronique en agissant en douceur sur les neurotransmetteurs et en court-circuitant le cerveau. » L’électrostimulation ne remplace pas une rééducation classique mais l’optimise. « Si vous avez un appareil, nous pouvons élaborer des programmes à faire à la maison pour potentialiser les séances en cabinet. C’est un vrai gain de temps. »
Une récupération boostée
En contractant et en relâchant les muscles du mollet, l’électrostimulation permet en outre d’améliorer le retour veineux. La circulation sanguine étant stimulée, l’élimination des déchets métaboliques s’en trouve facilitée et le muscle récupère plus vite.
L’avis de l'expert : Haute ingénierie
« Les appareils d’électrostimulation ne sont pas des gadgets. Ce sont de véritables alliés pour optimiser une rééducation, un reconditionnement musculaire, une réathlétisation, une récupération post-effort, un drainage lymphatique ou encore pour un effet antalgique. Si tout est fait pour que leur utilisation soit très simple, il faut être pragmatique. À la fin d’une séance, vous devez vous sentir mieux et sentir que la zone traitée a bien travaillé. Pour bénéficier pleinement de leurs avantages, il convient de les utiliser de façon responsable. N’oubliez pas que le corps est régi par des impulsions électriques. Un courant extérieur ne doit pas venir perturber ce réseau. L’électrostimulation n’est pas conseillée aux personnes épileptiques ou ayant un pacemaker, par exemple. »
Info +
+ 27 %. C’est le gain de force musculaire après deux mois d’électrostimulation. Selon une étude parue en 2000 dans The International SportMed Journal, les adaptations musculaires deviennent significatives après quatre à huit semaines.