Fréquemment utilisés chez l’être humain, les antidouleurs à base de paracétamol sont en tête des médicaments à l’origine d’intoxications chez
les animaux. Si dans bien des cas elles sont liées à une ingestion accidentelle –○surtout chez le chien○–, beaucoup de propriétaires, ignorant la dangerosité de cette molécule, en administrent à leur chien ou leur chat.
Forte toxicité hépatique
Pas question de donner du paracétamol à un chien ou un chat qui paraît fébrile ou qui semble avoir mal quelque part, car les animaux ne le métabolisent pas aussi facilement que nous. En effet, le chat n’a pas les enzymes permettant de neutraliser les produits de dégradation de la substance, et le chien, lui, en possède très peu. Le principe actif s’accumule donc dans le foie et provoque d’importants dégâts sur les cellules hépatiques.
Les signes d’une intoxication au paracétamol apparaissent en général deux à quatre○heures après l’absorption du médicament∘: baisse de l’appétit, abattement, vomissements, salivation excessive… Parfois, un œdème se forme sur la tête, le cou ou les membres antérieurs. Si aucun traitement n’est mis en place, le décès peut survenir en 24 à 48○heures.
Même avec de faibles doses
Chez le chat, le paracétamol est toxique à très faible dose : des symptômes peuvent apparaître avec 10○mg/kg, même si la plupart du temps, il faut que le chat en absorbe plus de 50-60○mg/kg. Même en ajustant la dose à la taille de l’animal, le risque existe : un comprimé contenant souvent au moins 500○mg de paracétamol, un demi-comprimé est suffisant pour intoxiquer un chat de 4○kg.
Chez le chien, il faut des doses de plus de 100○mg/kg pour que le paracétamol provoque des lésions du foie. Mais ce médicament est tout de même impliqué dans un grand nombre d’intoxications et les chiens âgés dont la fonction rénale est altérée sont particulièrement à risque.
Traiter l’intoxication en urgence
Seule solution pour espérer sauver un chat ou un chien∘: l’emmener chez le vétérinaire en urgence. Si l’animal est pris en charge moins de 40○minutes après l’absorption, il est encore possible de le faire vomir ou de neutraliser le médicament dans le tube digestif. L’animal devra être surveillé attentivement dans les jours qui suivent.
Jamais sans avis vétérinaire
Certains médicaments destinés aux êtres humains peuvent être donnés aux animaux, mais uniquement si un vétérinaire les a prescrits. Dans ce cas, il faut suivre à la lettre la dose et la fréquence d’administration afin d’éviter toute intoxication. Ceci est d’autant plus important que le traitement doit être adapté à l’espèce mais aussi, parfois, à la race de l’animal∘; certains chiens sont en effet porteurs de mutations génétiques qui les rendent intolérants à de nombreux médicaments.
