Vétérinaires et propriétaires sont rarement d’accord quand il s’agit d’estimer la condition corporelle du chien : en pratique, presque 40 % des maîtres « voient » leur animal plus mince qu’il ne l’est en réalité ! L’amour rend peut-être aveugle mais dans l’intérêt de la santé de son chien, l’objectivité est essentielle.
Suivez sa courbe de poids de près
En règle générale, le poids du chien vers l’âge de 1 an peut être considéré comme son poids de référence pour le restant de sa vie, exception faite des chiens de grande race qui n’atteignent leur plein développement que vers 18-24 mois. Encore faut-il être sûr que le poids en fin de croissance n’est pas déjà excessif ! Les rondeurs ou les allures pataudes d’un chiot peuvent être les premiers signes d’une obésité en cours d’installation. Un risque d’autant plus important s’il a été stérilisé en cours de croissance, vers 6-8 mois. Comme pour un enfant, il est donc très utile de tracer une courbe de poids du chiot et de la comparer à une échelle de référence fournie par le vétérinaire. Ce dernier vous aidera à l’interpréter en fonction de la race et du sexe du chiot lors des visites, et vous alertera si votre animal grossit trop vite.
Pesez-le souvent
Dès l’arrivée du chien chez vous, prenez l’habitude de le peser régulièrement, à la même heure et avec la même balance, au moins une fois par semaine durant sa croissance et une fois par mois ensuite.
Pour un chien de petite taille, utilisez un pèse-bébé ; si vous pouvez porter votre chien, pesez-vous avec et sans lui, puis calculez son poids par différence ; avec un très grand chien, rendez-vous dans une clinique vétérinaire équipée d’un appareil à plateau sur lequel il pourra monter facilement.
Prenez au sérieux les fluctuations de poids de votre chien
Lorsqu’un yorkshire de 3,5 kg gagne 200 g, c’est comme si la balance accusait 4 kg de plus chez un homme de 70 kg ! Le poids du chien doit être considéré comme excessif dès qu’il dépasse le poids de forme de 10 à 15 %.
Évaluez sa condition corporelle
Chez un chien adulte, le poids idéal peut être difficile à connaître, surtout s’il est déjà trop gros ! Il faut alors s’appuyer sur un autre critère : le score de condition corporelle, qui vise à estimer le pourcentage de masse grasse de l’animal en se basant sur l’observation de sa silhouette, ainsi que sur la palpation de différentes régions de son corps.
Appréciation de l’état d’embonpoint du chien
Chez un chien en bon état corporel, le pincement de la taille est normalement visible quand on regarde l’animal de haut, et l’abdomen remonte vers l’arrière quand on l’observe de profil. En appuyant les doigts sur les côtes, celles-ci doivent être facilement palpables. Ce critère est particulièrement important chez un chien dont le pelage masque la silhouette.
Si la taille est noyée dans la graisse, que l’abdomen pend, que du gras s’est installé jusqu’à la base de la queue et qu’il faut appuyer fort pour sentir (à peine) les côtes et les vertèbres, il est urgent de réagir !
Calcul du score de condition corporelle
Le vétérinaire vous proposera d’évaluer la silhouette de votre chien en regardant des dessins. De nombreux sites Internet proposent des visuels pour estimer le score de condition corporelle d’un chien. Le score idéal est de 3 sur une échelle de 1 à 5, et de 5 sur une échelle à 9 points. Un score de 1 correspond à une maigreur extrême (cachexie) et un score maximal
à une obésité morbide, dangereuse pour la santé du chien à court terme.
Un lien existe entre le score de condition corporelle et la masse grasse. Suivant les races (un labrador a naturellement plus de tissu adipeux qu’un lévrier), la masse grasse d’un chien représente 15 à 25 % de son poids environ. Sur une échelle à 5 points, chaque demi-point au-dessus de 3 représente 10 % de masse grasse excédentaire ; il en est de même pour chaque point au-dessus de 5 sur une échelle à 9 points. Un chien est considéré comme obèse au-delà de 30 % de masse grasse (soit un score de 4,5/5 ou 8/9) ; si le score est de 5/5 ou de 9/9, on estime qu’il a 40 % de masse grasse superflue !
Obésité et espérance de vie
L’obésité altère de façon importante la qualité de vie du chien : maladies de peau, troubles du développement du squelette, intolérance à l’effort, augmentation de l’incidence des tumeurs, risque plus élevé en cas d’anesthésie, etc. La liste des affections est longue ! Il a été prouvé que les chiens qui gardent un poids optimal sont en meilleure santé et gagnent deux ans d’espérance de vie par rapport à des chiens de la même portée qui présentent rapidement un excès de poids.