« Je veux arrêter de fumer ; que me conseillez-vous ? », Clémence, 35 ans.
Le sevrage tabagique n’est malheureusement pas qu’une question de volonté. De nombreux facteurs entrent en jeu lorsque l’on décide d’arrêter de fumer, notamment la dépendance à la nicotine et les sensations de manque que sa privation entraîne. Il faut donc mettre toutes les chances de votre côté avec des médicaments d’aide au sevrage. Le choix est large et vous pourrez trouver la solution qui vous convient le mieux avec le professionnel de santé qui vous soutiendra dans votre démarche.
Les substituts nicotiniques sont le traitement de première intention. Ils permettent de soulager les symptômes de sevrage (irritabilité, nervosité, troubles du sommeil, prise de poids…), de réduire l’envie de fumer et de prévenir les rechutes. Ils augmentent les chances d’arrêt du tabac de 50 à 70% par rapport à la seule motivation. Il existe différentes formes et dosages de substituts nicotiniques (patchs, gommes à mâcher, comprimés à sucer, comprimés sublinguaux, inhaleur), vous pourrez ainsi choisir la forme que vous préférez. Elles ont une efficacité similaire à posologie égale. Il est possible de combiner un patch (action longue) à d’autres formes à action plus rapide (gomme, comprimé…) face à un besoin impérieux de fumer. Il n’y a pas de contre-indication à l’utilisation des substituts nicotiniques, même en cas de grossesse ou d’allaitement. En cas de « faux pas » ou de reprise tabagique, on peut même poursuivre la substitution nicotinique.
S’arrêter de fumer nécessite parfois plusieurs tentatives, et cela peut représenter un budget important. Aussi les pouvoirs publics soutiennent-ils les aspirants au sevrage : les substituts nicotiniques sont pris en charge par l’Assurance maladie à 65% sur prescription du médecin (y compris médecin du travail) ou d’un autre professionnel de santé (sage-femme, dentiste, infirmier, masseur kinésithérapeute). En cas d’échec persistant, votre médecin dispose encore de deux médicaments indiqués en seconde intention : le bupropion (Zyban) et la varénicline (Champix). Si le premier n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie, la varénicline peut être remboursée à 65 % dans certaines indications. Tous deux sont déconseillés voire contre-indiqués chez la femme enceinte ou allaitante.