1984 : les gommes à mâcher débarquent sur le marché du sevrage tabagique. 1992 : les substituts nicotiniques sous forme de patch arrivent à leur tour dans les pharmacies. 2005 : les premières cigarettes électroniques font leur entrée dans le quotidien des fumeurs en quête de désintoxication. Présentées comme le produit permettant de combattre la dépendance au geste et à la nicotine, les vapoteuses – avec ou sans nicotine, mais toujours aromatisées – ne tardent pas à convaincre. Si bien, d’ailleurs, que moins de vingt ans plus tard, la France compte 2,5 millions d’ex-fumeurs devenus vapoteurs réguliers. Certes, la vapeur aspirée ne contient aucune des 5 300 substances nocives, présentes dans la fumée de cigarette. Mais est-elle pour autant sans danger ? Les autorités sanitaires se posent toujours la question. Malgré le manque de recul permettant d’établir des certitudes, une étude britannique publiée en avril dernier, menée par le Collège royal de médecine, a tenté d’y répondre. Bonne nouvelle : « Le vapotage de nicotine n’est pas associé à une fréquence élevée d’effets néfastes sur la santé. »
Encore trop peu d’études
Si les conclusions apportées par nos voisins scientifiques sont plutôt rassurantes, elles ne sont cependant pas à prendre pour argent comptant. Les auteurs de l’étude eux-mêmes émettent quelques réserves en précisant que les recherches de qualité manquent encore pour conclure sur les risques à long terme (vingt-trente ans) des vaporettes. Les expériences menées en laboratoire ont bien montré que certains arômes pouvaient avoir un effet toxique sur les cellules respiratoires, mais ce phénomène n’est pas constaté en temps réel chez les utilisateurs. Concernant l’induction ou l’exacerbation d’asthme, d’allergies ou de bronchopneumopathie chronique obstructive, les travaux balayent également les soupçons.
Conseil avisé
Bien que les données scientifiques n’aient pas montré de toxicité à long terme avec la cigarette électronique, la Société française de tabacologie prône néanmoins la prudence et invite à ne pas continuer de vapoter plus de douze mois après l’arrêt du tabac. De leur côté, les tabacologues conseillent de réduire de deux à trois milligrammes tous les trois à quatre mois le taux de nicotine inhalée. Si des signes de manque réapparaissent, il suffit d’augmenter un peu le dosage pendant quelques semaines, puis de tenter une nouvelle diminution. Même si les derniers milligrammes de nicotine peuvent être les plus difficiles à éliminer, mieux vaut prendre son temps plutôt que d’être tenté de racheter un paquet de cigarettes.