Les opioïdes nitazènes désormais interdits en France

Les opioïdes nitazènes désormais interdits en France
Partager, imprimer cet article :
Par
Publié le
Face aux risques élevés de dépendance, d’overdoses et de décès, les autorités sanitaires ont décidé d’ajouter les nitazènes à la liste des produits stupéfiants. Depuis le 9 juillet, la production, la vente et l’usage de ces antalgiques de synthèse sont devenus illicites.

L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a été la première institution à tirer la sonnette d’alarme. Publié le 25 juin dernier, son état des lieux concernant les antidouleurs nitazènes est sans appel : « Étant 500 fois plus puissants que la morphine et 20 fois plus que le fentanyl, ces nouveaux produits sont particulièrement dangereux. Ils présentent un risque élevé de dépendance et d'overdose potentiellement mortelle, même à faible dose. » Arrivés dans l’Hexagone début 2023, ces opioïdes de synthèse n’ont pas tardé à être détournés de leur fonction d’origine. Nettement plus forts que tous les autres antalgiques jusqu’à présent disponibles, ces « dérivés benzimidazolés » commercialisés sous forme de poudre, de comprimés, de sprays nasaux ou d’e-liquides ont en effet circulé clandestinement et été consommés comme psychotropes, seuls ou associés à d’autres substances psychoactives, par injection, par inhalation ou par voie rectale. Jugés responsables de deux décès en France et de plusieurs dizaines d’overdoses mortelles en Angleterre et en Europe de l’Est, les nitazènes viennent d’être inscrits sur la liste des stupéfiants par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Par décret daté du 9 juillet, ils sont officiellement interdits à la fabrication, au commerce et à la consommation.

Les réflexes qui sauvent

Comme avec les autres opioïdes, les effets délétères provoqués par les nitazènes n’apparaissent pas toujours juste après la prise et peuvent se manifester plusieurs heures après. C’est pourquoi dans son communiqué, l’ANSM donne les directives à respecter pour porter assistance le plus rapidement possible à une personne présentant des signes d’overdose (troubles de la conscience, nausées, dépression respiratoire, rétrécissement des pupilles, somnolence pouvant aller jusqu’au coma) :

  • Contacter immédiatement un service d’urgence : le 15 (SAMU), le 18 (pompiers) ou le 112 (toutes urgences : médicales, incendie, sécurité) ;
  • En cas de possession de naloxone (médicament qui agit rapidement pour renverser temporairement les effets d'une surdose d'opioïdes), administrer l'antidote en attendant les secours ;
  • Maintenir la personne éveillée jusqu’à l’arrivée des secours.