C’est à une équipe d’universitaires californiens que l’on doit cette nouvelle sonnette d’alarme, tirée sur les UV artificiels et publiée le 17 janvier dans la revue scientifique Nature Communications. Prenant pour sujet d’étude plusieurs cas de femmes atteintes d’un cancer de la peau déclaré au niveau des mains, les scientifiques n’ont pas tardé à conclure que leur manucure en était responsable. Elles avaient toutes en effet en commun d’avoir recours à la pose de vernis gel ou semi-permanent pour assurer la mise en beauté de leurs ongles. Le séchage de ces produits s’effectuant à domicile ou en institut mais sous des lampes UV, l’enquête s’est portée non pas sur les composants chimiques des textures utilisées mais sur la manière dont on les faisait durcir, et donc tenir. Résultat, on sait à présent que 48 heures après l’exposition, 20 à 30 % des cellules sont détruites et que ce chiffre monte entre 65 et 70 % lorsque la séance d’UV est répétée trois fois d’affilée. Lorsque l’on sait aussi, d’une part, que vingt minutes passées en tout sous des lampes suffisent à détruire l’ADN et à provoquer éventuellement la mutation cancérigène des cellules et que d’autre part, il faut compter huit minutes en moyenne de séchage par séance, on a tout intérêt à réfléchir à deux fois avant de laisser nos ongles en voir de toutes les couleurs.
Séchage sécurisé
Cet appel à la prudence signe-t-il la fin des manucures impec’ et longue durée ? Pas forcément. Aux dires des dermatologues et quitte à renouveler plus fréquemment la pose, il vaut mieux s’en tenir aux vernis classiques qui sèchent à l’air libre. Aux irréductibles de la version gel et semi-permanent, il est quand même vivement recommandé d’en user le moins possible et d’appliquer de la crème solaire à large spectre sur les mains avant de les soumettre aux morsures des ultraviolets. Autre astuce de précaution : parer ses menottes de gants spécifiques protection, qui à l’instar des mitaines, ne dévoilent que les ongles.