C’est bien entendu chez les animaux qui ne sont pas vermifugés régulièrement que des parasites internes sont le plus souvent retrouvés. Lorsqu’aucun traitement n’a été donné, le taux de parasitisme dépasse 27 % chez les chiens et 22 % chez les chats.
Principaux vers parasites
Au sein de la population canine et féline, les parasites les plus fréquents sont des vers appelés « ascarides » (Toxocara canis chez le chien, T. cati chez le chat). Des œufs d’ankylostomes et de trichures peuvent également être présents dans les selles de ces animaux, surtout chez ceux vivant en milieu rural et en collectivité (élevages, pensions, etc.). Tous ces parasites sont des vers ronds, de forme cylindrique.
Sont également observés des vers plats, tels que les ténias, dont le plus commun est Dipylidium caninum. Chats et chiens se contaminent en ingérant une puce porteuse du parasite. Les rongeurs peuvent aussi transmettre certains ténias aux félins et canidés qui les consomment.
Les analyses parasitologiques montrent que 2 à 3 % des chiens et des chats hébergent plusieurs parasites différents dans leur tube digestif.
Facteurs de risque
Avoir connaissance des principaux facteurs de risque d’infestation des animaux permet d’agir préventivement.
Le jeune âge
Les chiots et les chatons âgés de moins de 6 mois excrètent significativement plus d’œufs de parasites dans leurs selles que les adultes. En élevage, les trois quarts des jeunes animaux sont infestés par au moins un parasite interne. Cela s’explique par le fait que de nombreux indésirables les contaminent dès leur naissance, voire au cours de leur développement dans le ventre de leur mère si celle-ci en hébergeait et qu’elle n’a pas été bien vermifugée avant et pendant la gestation.
Le statut sexuel
Les chats entiers sont davantage porteurs de parasites que ceux stérilisés. Comme ils vivent plus volontiers à l’extérieur, ils sont fréquemment en contact avec des congénères. De plus, ils consomment des rongeurs et des oiseaux, or, le cycle de développement des vers parasites implique souvent le passage par plusieurs espèces animales différentes.
Chez les chiens, l’influence de la stérilisation sur le parasitisme est moins facile à mettre en évidence.
Le mode de vie
Sans surprise, les chats qui sortent librement sont beaucoup plus souvent parasités. Il en est de même pour les chiens évoluant en zone rurale, chez lesquels le risque d’être porteur de vers intestinaux est neuf fois supérieur à celui des canidés vivant en ville. Les chiens de chasse sont les plus concernés.
À la campagne, la contamination des chiens et des chats est facilitée car ils peuvent consommer des proies ou des charognes, et avoir des contacts avec des animaux sauvages. La végétation permet aussi aux formes parasitaires de résister plus longtemps à l’extérieur. Des risques qui concernent également les chiens de ville lorsqu’ils se promènent dans la nature. De manière générale, un chien ou un chat vivant dans une maison avec d’autres animaux est un facteur de risque de parasitisme.
Les parasites détectés à la coproscopie
Les vers vivant dans le tube digestif des chiens et des chats se reproduisent et leurs œufs sont éliminés dans les selles. Un examen coproscopique permet de repérer la présence d’œufs ou de larves d’ascarides, d’ankylostomes, de trichures et de ténias, qui ont des formes reconnaissables. Un prélèvement de quelques grammes de matières fécales suffit pour les mettre en évidence. Des prises de sang sont en revanche nécessaires pour repérer la présence de vers très fins qui vivent parfois dans les voies respiratoires, qu’on appelle des microfilaires.
L’alimentation
Lorsqu’une contamination parasitaire est liée à l’alimentation, c’est que celle-ci inclut des viandes crues ou des rations ménagères à base de viandes crues. Les aliments industriels qui sont cuits ou stérilisés à haute température ne peuvent transmettre de parasites.
Vermifugation souvent insuffisante
Une étude publiée en 2022 sur le parasitisme interne chez le chat et le chien en France a montré qu’environ 12 % des chiens et presque 30 % des chats ne sont jamais vermifugés. Seulement un quart de la population canine et féline le serait trois à quatre fois par an, comme recommandé par les vétérinaires.
« À la carte » ?
Si la vermifugation trimestrielle reste la règle, il est cependant possible d’adapter la fréquence de celle-ci à l’âge ainsi qu’au mode de vie de l’animal :
- lorsqu’un chat vit à l’intérieur, qu’il n’a pas de contact avec d’autres animaux et qu’il ne mange pas de viande crue, une à deux vermifugations annuelles suffisent ;
- un chien qui fréquente les parcs, les bacs à sable, les terrains de jeux, ou qui vit avec des congénères doit être traité quatre fois par an. Le risque d’infestation parasitaire est maximal si l’animal vit en collectivité ;
- dans les régions où le risque de contamination par le ténia échinocoque (très dangereux pour l’homme) est très élevé, un traitement mensuel est parfois recommandé pour les chiens à risque ;
- pour les chiens qui participent à des expositions ou à des compétitions sportives, il est prudent de vermifuger environ un mois avant l’événement, puis deux à quatre semaines après.
Identifier les parasites
Pour être sûr que le protocole de vermifugation cible bien les parasites potentiellement présents chez l’animal, il est conseillé de faire réaliser une coproscopie (examen des selles) par le vétérinaire.
Selon le nombre et la nature des œufs présents dans les déjections, le traitement pourra différer car tous les parasites ne sont pas sensibles aux mêmes molécules. Identifier les types de vers permet de mieux choisir les vermifuges et d’adapter la fréquence des traitements.
Des examens coproscopiques réguliers sont également recommandés lorsque des enfants de moins de 5 ans ou des personnes immunodéprimées vivent avec le chien ou le chat.
Risques pour la santé humaine
Outre les conséquences directes sur la santé de l’animal infesté, la présence de vers parasites entraîne un risque pour les propriétaires, particulièrement les enfants qui ont des contacts étroits avec les animaux de compagnie. Les sources de contamination sont les œufs de parasites présents sur le pelage du chien ou du chat, ou les lieux souillés par leurs déjections, à l’image des jardins et des aires de jeux.
Résistance aux vermifuges ?
Des cas de résistance aux molécules antiparasitaires ont été identifiés chez certains vers présents chez le chien et le chat, mais ces phénomènes sont beaucoup moins fréquents que chez les ruminants et les équidés. Chez des chevaux adultes, les parasites comme les strongles deviennent par exemple difficiles à éliminer. Pour éviter que la résistance ne progresse, il est recommandé d’identifier et de traiter en priorité les individus fortement excréteurs.