Le chien, le plus vieil « ami » de l’homme

Le chien, le plus vieil « ami » de l’homme
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Vivant auprès de l’homme depuis plusieurs millénaires, le chien est très certainement la première espèce animale à avoir été domestiquée, bien avant les bovins, les ovins… et le chat.

Une datation au carbone 14 réalisée en 2022 sur un fragment d’os trouvé en 1985, en Espagne, a révélé que celui-ci appartenait à un chien domestique, et avait plus de 17 000 ans !

Une cohabitation ancienne

Ces résultats, ainsi que la datation de fragments de crâne de chien découverts en Russie, laissent penser qu’en Europe, les chiens vivaient aux côtés des hommes depuis plus longtemps que ce que l’on supposait jusque-là. Ces lignées de chiens seraient apparues durant une période glaciaire qui a sévi en Europe, il y a environ 22 000 ans. Les hommes et les chiens auraient alors pu s’allier afin de mieux survivre à des conditions clima­ti­ques extrêmement rudes.

L’étude de mandibules qui ont été retrouvées a montré que chez les chiens préhis­toriques il y avait déjà une grande variété de tailles et de formes de tête, mais que tous possédaient des mâchoires nettement plus petites que le plus petit des loups actuels. En revanche, on ne retrouve aucune trace de chiens géants ou miniatures. La plupart avaient une conformation moyenne, semblable au beagle ou au husky d’aujourd’hui.

Le chien, cet éternel adolescent

Si le chien a conservé des caractères morphologiques propres au louveteau, il a aussi gardé des traits de caractère qui disparaissent normalement chez le loup adulte. C’est le cas de l’aboiement, propre au chien, qui sert à communiquer avec l’homme. Il a également un comportement ludique bien plus développé que celui de son cousin sauvage. Certains vont même jusqu’à dire que le chien domestique adulte est resté au stade de l’adolescence !

Découvertes dans les sépultures

Dans plusieurs régions du monde, des os ou des squelettes entiers de chiens découverts dans des sépultures nous renseignent à la fois sur la place de cet animal dans les sociétés humaines et sur son évolution anatomique.

Ainsi, en Palestine, des sépultures datant d’environ 13 000 ans ont révélé que des chiens et des humains étaient inhumés ensemble, avec, parfois, une « mise en scène » dans laquelle l’animal semble placé sous la protection de l’homme. Cela témoigne sans doute de la relation d’affection et de dépendance qui existait déjà entre les deux.

La comparaison des os des chiens (Canis familiaris) avec leur ancêtre direct, le loup (Canis lupus), prouve aussi qu’une fois le chien domestiqué, son anatomie s’est rapidement différenciée de celle du loup du paléolithique : réduction de la taille, modification de la dentition, raccourcis­­­sement du chanfrein, différences de taille entre mâles et femelles moins mar­quées, etc. La morphologie des pre­miers canidés est en réalité très comparable à celle des louveteaux.

Un rapprochement entre chasseurs

À l’époque de la domestication du chien, l’élevage et l’agriculture n’existant pas, les hommes vivaient de la cueillette et, surtout, de la chasse. Pour la plupart des chercheurs, les loups auraient progres­sivement suivi les chasseurs du paléolithique et approché les campements pour profiter d’éventuels restes alimentaires. L’apprivoisement serait intervenu lorsque l’homme se serait rendu compte de l’utilité de cet animal pour la garde – il pouvait alerter en cas de présence d’un prédateur – et la chasse.

Mais sur la base d’analogies avec des sociétés humaines contemporaines qui vivent en contact avec la nature, une autre hypothèse a émergé : des louveteaux auraient été ramenés dans les campements et pris en charge par des femmes. Le chien aurait donc été un animal de compagnie avant de devenir un auxiliaire pour la chasse !

Sélection des races

Si toutes les races canines descendent du loup, il est probable que de nombreuses sous-espèces de loups, spécifiques aux différentes régions du monde, soient intervenues à des degrés divers dans l’ascendance du chien, d’autant que le processus de domestication est apparu simultanément à plusieurs endroits de la planète. Cette multiplicité de sous-espèces de loups incluses dans le patrimoine génétique des chiens pourrait expliquer, du moins partiellement, l’extra­ordinaire diversité de morphologies et de tailles au sein de l’espèce canine.

Le nombre de chromosomes est cependant resté le même entre le chien et le loup, contrairement à d’autres espèces domestiquées (passage du sanglier au porc, notamment). L’analyse de l’ADN fait état d’une différence de 0,2 % seulement entre les gènes du chien et ceux du loup tandis qu’elle est de 4 % entre le chien et le coyote, un autre canidé.

L’apparition des premières races canines sélectionnées pour une fonction parti­culière daterait de 1 000 à 2 000 ans avant notre ère : par exemple, un chien dont le type lévrier est clairement reconnaissable a été identifié sur des peintures et des poteries découvertes en Égypte et en Asie Mineure. De nombreuses races de chiens de chasse ont été sélectionnées entre le XIIIe et le XVe siècle, lors du développement important de la chasse à courre. Enfin, c’est au XIXe siècle que l’on assiste à l’explosion du nombre de races de chiens, dont certaines dédiées exclu­sivement à la compagnie humaine.

Plus de 350 races

Au 30 août 2023, date de sa dernière mise à jour, la Fédération cynologique internationale, organisation canine mondiale, reconnaît 356 races de chiens différentes.