Avec l’augmentation de l’espérance de vie, le nombre de chiens dits « seniors » est de plus en plus important. Ainsi, en Europe, environ 1 chien sur 4 a plus de 8 ans et ils représentent 20 à 40 % de la clientèle des vétérinaires.
Des rythmes variables de vieillissement
Les phénomènes dégénératifs sont insidieux et les propriétaires prennent souvent conscience trop tard du fait que l’organisme de leur animal s’est détérioré, d’autant plus que tous les chiens ne vieillissent pas de la même façon. Certains vont manifester très tôt des signes alarmants, tandis que d’autres vont décliner doucement sans que leur qualité de vie paraisse vraiment altérée. Il faut donc savoir adapter la fréquence du suivi médical à l’âge et à la santé d’un chien qui vieillit.
Inutile de multiplier l’âge par 7
La croyance selon laquelle multiplier l’âge du chien par 7 permet de déterminer l’équivalent en âge humain est erronée ! Un chien est considéré comme senior quand il entame le dernier tiers de son espérance de vie, celle-ci étant proportionnelle à la taille du canidé. Dès lors, il est conseillé de faire un bilan de santé dès l’âge de 6-7 ans chez un chien de très grande taille (plus de 45 kg), 7-8 ans chez un grand chien (de 15 à 45 kg), et 8-9 ans chez un chien de moins de 15 kg. Des limites d’âge qui peuvent être ajustées en fonction de l’état de l’animal et des souhaits du propriétaire de le suivre attentivement.
Mettre en place des indicateurs
Le poids et la silhouette du chien, l’état de ses dents et de ses gencives, la qualité de sa peau et de son poil, sa mobilité articulaire, son comportement à l’effort, etc., sont autant de critères qui peuvent être évalués objectivement et qui permettent de suivre l’évolution au fil du temps.
Pour faciliter l’examen des chiens âgés, les vétérinaires utilisent des grilles d’appréciation. En évaluant les différents critères chaque année, par exemple au moment des rappels vaccinaux, la dégradation d’un ou de plusieurs paramètres peut être mise en évidence plus facilement.
En tant que propriétaire, vous remarquez forcément des changements de comportement à mesure que votre chien vieillit. En fonction de ce que vous rapporterez au vétérinaire, celui-ci pourra proposer des examens complémentaires ciblés pour préciser l’état des fonctions cardiaque, respiratoire, digestive, rénale, entre autres.
Une approche « multirisque » du vieillissement
Si les signes de vieillissement d’un chien qui entame le dernier tiers de sa vie varient selon la taille, la race et l’individu, certains critères pour garder son animal en bonne santé le plus longtemps possible sont toutefois communs à tous. Ainsi, il est très important de veiller à ce qu’il conserve son poids optimal, de limiter la fonte musculaire en lui faisant faire de l’exercice physique, de maintenir sa peau et son pelage en bonne santé grâce à des soins réguliers, de lui donner une nourriture adaptée à son âge et à son état de santé, et de lutter contre la maladie parodontale grâce à un nettoyage de ses dents au moins une fois par an.
Taille du chien et maladies chroniques
Les pathologies dégénératives d’origine cardiaque ou rénale sont plus fréquemment rencontrées chez les petits chiens que chez les grands. La maladie parodontale touche également davantage les petits gabarits, qui sont en outre atteints plus précocement et plus gravement que les autres : 95 % en souffrent dès l’âge de 8 ans. Des soins dentaires réguliers, un aliment qui limite la formation de la plaque dentaire et des lamelles à mâcher sont des moyens efficaces pour maintenir une bonne hygiène buccale chez le chien, même âgé.
Les chiens de grande tailles, quant à eux, sont plus souvent affectés par des lésions arthrosiques : elles sont présentes chez 85 % des chiens de plus de 8 ans.
Des traitements plus efficaces
Une consultation gériatrique permet de relever des problèmes non identifiés avant la visite. En détectant précocement certaines anomalies, ce bilan de santé permet en général de les soigner plus efficacement et durablement car il existe de nombreux moyens d’agir : aliments à objectifs spéciaux, modifications de l’hygiène de vie, physiothérapie, médicaments antidouleurs, etc. Certains traitements à long terme peuvent aussi être mis en place assez tôt dans la vie du chien, avant l’apparition des symptômes.
S’il est initié au début de la période senior, l’examen gériatrique donne également l’occasion de compiler des données cliniques et biologiques de référence qui serviront de point de comparaison pour le suivi. En effet, en gériatrie, les modifications récentes de l’état d’un patient ont souvent une plus grande importance qu’une anomalie présente depuis le départ mais qui est stable. Ainsi, établir et suivre l’évolution de différents paramètres du chien dans le temps permet de pratiquer un examen de santé senior personnalisé et « sur mesure ».
Rendez-vous XXL
En plus de l’examen clinique, le vétérinaire devra poser des questions précises pour cerner l’état de santé du chien avant de pratiquer d’éventuelles analyses complémentaires. Une consultation de gériatrie dure donc souvent plus longtemps qu’une consultation classique, justifiant idéalement la prise d’un rendez-vous dédié.