La ruée vers l’iode

La ruée vers l’iode
Partager, imprimer cet article :
Par
Publié le
L’inquiétude de nos concitoyens à l’égard du conflit en Ukraine génère la montée en flèche des demandes de comprimés d’iode dans les pharmacies. Une panique par anticipation inutile quand on sait que cet antidote ne sert qu’en cas d’exposition aux radiations nucléaires. Explications.
  Oligoélément indispensable à la fabrication des hormones thyroïdiennes, l’iodure de potassium est aussi connu pour sa faculté à protéger la thyroïde – et seulement elle – en l’empêchant d’absorber en respirant ou en ingérant l’iode radioactif rejeté en cas d’accident nucléaire. Même si la menace de bombardements atomiques gronde actuellement aux portes de l’Europe, il ne sert à rien de se supplémenter en iode longtemps à l’avance. Il faut savoir en effet que l’efficacité maximale de son absorption est atteinte que s’il est pris dans les 6 à 12 heures après l’exposition aux radiations. Par ailleurs, à défaut de prémunir contre le risque de développer un cancer de la thyroïde, un apport excessif dans l’organisme peut provoquer des effets secondaires allant de simples allergies à des dysfonctionnements thyroïdiens et des pathologies cardiaques ou rénales. Voilà pourquoi dans un communiqué diffusé le 5 mars dernier, l’Ordre National des Pharmaciens a tenu à rappeler les informations du ministère des Solidarités et de la Santé concernant les modalités de la consommation d’iode en cas de besoin.

Pas de panique

Les tristes événements de Tchernobyl (1986) et à Fukushima (2011) ont incité nos gouvernements à prendre des mesures de protection antinucléaires. « L’État dispose en permanence de réserves suffisantes d’iode pour couvrir l’ensemble de la population sur le territoire et les départements d’outre-mer » souligne aujourd’hui l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire. Ainsi, dans le cas où cela s’avérerait nécessaire, le dispositif ORSEC iode organiserait tout de suite et dans chaque préfecture une distribution nationale de comprimés.