Le suspens a duré un an. Pour rappel, c’est en avril 2023, à l’occasion de la Conférence nationale du handicap, que le chef de l’État s’est engagé (avec une enveloppe de 300 millions d’euros à la clé), à la prise en charge intégrale par l’Assurance maladie et les complémentaires de santé des fauteuils roulants manuels ou électriques, qu’ils soient standards ou spécifiques. Depuis dans les tuyaux du gouvernement et sur la table des négociations entre la direction de la Sécurité sociale (DSS), les industriels fabricants et les distributeurs, le projet a bien failli capoter pour des raisons budgétaires. Jugée insuffisante par les associations et les usagers concernés, le montant alloué a dû en effet faire l’objet d’une requête pour être revu à la hausse : « Nous avons demandé au Président de rallonger l’enveloppe initiale, ce qu'il a accepté », a expliqué Catherine Vautrin, ministre de la Santé, dans un entretien accordé le 11 avril dernier au journal La Croix. Résultat, avant la fin de l’année, près d’un million de Français à mobilité réduite n’auront plus à se soucier du financement – souvent exorbitant – d’un fauteuil roulant.
Pas de reste à charge
Qu’il s’agisse des seniors à mobilité réduite ou des personnes en situation de handicap aux besoins spécifiques, le « coup » financier n’épargne personne. Il faut savoir que les prix des fauteuils manuels tournent autour de 10 000 euros, tandis que ceux des électriques peuvent grimper jusqu’à 50 000 euros. L’Assurance maladie remboursait jusqu’alors 600 euros dans le premier cas et 5 200 euros en moyenne dans le second. Même si les départements, via la prestation de compensation du handicap (PCH), participaient souvent au financement, le reste à charge restait conséquent pour l’usager : « Il y a toujours un gros reste à charge et c’est un parcours du combattant pour tenter de le diminuer », a souvent rappelé Malika Boubekeur, conseillère nationale d’APF France handicap, appelant depuis plusieurs années à une réforme des modalités de remboursement. Pour rectifier le tir, les nouvelles dispositions prévoient une augmentation de la base de remboursement (2 600 euros pour un fauteuil manuel et 18 000 euros pour un électrique) et fixent un prix limite de vente. Il incombera donc aux mutuelles de compléter cette prise en charge.