Instaurée en 2010 à l’initiative du ministère des Affaires sociales et de la Santé, l’édition 2023 de la Journée nationale des aidants a eu lieu le 6 octobre dernier. C’est à cette occasion qu’Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles, a relayé par voie de presse le contenu de la nouvelle stratégie gouvernementale de mobilisation et de soutien « Agir pour les aidants 2023-2027 ».
Colonne vertébrale des mesures à venir, le besoin physique et psychique de souffler et de prendre soin de soi lorsque l’on s’occupe à plein temps d’un proche âgé, malade ou handicapé. Ce que font actuellement en France entre 8 et 11 millions de personnes, dont 500 000 jeunes âgés de 5 à 18 ans. Dans ce sens, la mesure phare annoncée promet aux aidants quinze jours de congé annuels renouvelables, rendus possibles grâce à l’ouverture de 6 000 « places de répit » (et 40 000 d’ici 2027) supplémentaires dans les structures dédiées à l’accueil temporaire de personnes dépendantes, tous âges confondus.
Ce qui change
Le « droit au répit » pour proches aidants existe depuis le 28 décembre 2015, date de l’adoption d’une loi spécifique. Jusqu’à présent, il donnait accès, au choix, à une demande d’accueil en « maison de répit » sous réserve de trouver une place, à un congé temporaire n’excédant pas 365 jours par carrière et sans solde, à l’allocation journalière du proche aidant (Ajpa), à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), à l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH), à la prestation de compensation du handicap (PCH), la participation financière du fonds d’action sociale du département, de la caisse de retraite, de la mutuelle ou d’assurance santé pour le reste à charge. Longues et complexes, les démarches administratives permettant d’obtenir l’une de ces aides vont être simplifiées par la mise en place d’un guichet unique. Autre mesure majeure concernant cette fois les jeunes aidants : l’accès aux bourses des étudiants. Pour Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, il ne doit plus y avoir de jeunes qui renoncent à faire des études, faute de solution, pour s’occuper d’un proche. Enfin, de grandes entreprises françaises (SNCF, la Poste, l’Oréal, la BNP, etc.) ont signé une charte d’engagement pour mieux accompagner leurs salariés aidants, afin qu’il n’y ait pas de rupture dans leur vie professionnelle.