Dépister les hépatites virales
Le foie a un rôle stratégique, c’est une véritable usine aux multiples fonctions vitales ! Il stocke les sucres et les graisses et les libère quand le corps en a besoin. Toutes ces fonctions sont plus ou moins mises à mal en cas d’hépatite, c’est-à-dire d’inflammation aiguë ou chronique.Hépatite A, assez bénigne
C’est la moins grave, mais elle est très répandue dans les pays où les conditions d’hygiène sont mauvaises. Attention, comme les Français ont rarement rencontré le virus dans leur enfance, le risque d’être infecté lors d’un voyage dans ces pays est élevé. Les symptômes, fièvre, fatigue, nausées, jaunisse… sont souvent absents et la maladie ne devient jamais chronique. • Transmission Le virus, présent dans le sang et les selles des personnes infectées, se transmet par l’ingestion d’eau et d’aliments souillés, crus ou peu cuits. Moins souvent par les rapports sexuels et l’injection de drogues.Hépatite B, la plus répandue
À savoir
GREFFE DE FOIE
Quand le foie n’arrive plus à assurer ses fonctions (décompensation de la cirrhose ou hépato- carcinome), la transplantation hépatique est la solution. À condition d’être inscrit sur la liste d’attente gérée par l’Établissement français
des greffes.
Quand le foie n’arrive plus à assurer ses fonctions (décompensation de la cirrhose ou hépato- carcinome), la transplantation hépatique est la solution. À condition d’être inscrit sur la liste d’attente gérée par l’Établissement français
des greffes.
Hépatite C, souvent grave
Le VHC sévit dans le monde entier, y compris en France. La guérison est spontanée dans seulement 15 à 30 % des cas. Cette infection est d’ailleurs la cause la plus fréquente d’hépatite virale chronique, pouvant conduire à une dégradation progressive du foie et à la cirrhose. L’infection passe inaperçue la plupart du temps. En revanche, pendant la phase aiguë de l’hépatite C, qui survient 2 à 3 mois après la contamination, la personne peut ressentir une grande fatigue générale, des troubles digestifs, de la fièvre, mais la jaunisse est peu fréquente. La personne peut aussi être irritable, triste, souffrir de douleurs osseuses et articulaires, de démangeaisons cutanées. • Transmission Elle se fait par voie sanguine, principalement par injection de drogue, et par voie sexuelle. Le risque de transmission de la mère à l’enfant est de 5 % et s’élève à 20 % quand la mère est co-infectée par le VIH.Hépatites D et E
Les hépatites D et E sont plus rares et guérissent le plus souvent spontanément, mais elles sont parfois très graves, voire mortelles.
- Hépatite D. Elle sévit surtout dans le Bassin méditerranéen, en Europe de l’Est, en Afrique et en Amérique latine. Le VHD n’infecte que les personnes déjà infectées par le VHB (1 à 2 % en France). Soit l’infection par les deux virus est simultanée, soit le VHD surinfecte une hépatite B chronique. Les toxicomanes et les homosexuels sont les plus touchés. Elle passe inaperçue dans la plupart des cas, mais une fois sur dix la personne infectée est fatiguée, nauséeuse, grippée, présente une jaunisse. L’évolution vers la chronicité est rare, sauf en cas de surinfection où le risque d’hépatite fulminante est également augmenté, dans 5 % des cas.
- Hépatite E. Elle n’est pas réservée au tiers-monde. Le virus est excrété dans les selles des personnes infectées et se transmet comme celui de l’hépatite A par les aliments et les mains. Pas de symptômes dans 50 % des cas, sinon syndrome grippal, troubles digestifs, parfois éruption cutanée, puis ictère. L’infection est aiguë et en général guérit spontanément sans laisser de séquelles, mais elle peut se compliquer, plus souvent que les autres, en hépatite fulminante qui se termine par un décès dans 15 à 25 % des cas.
- Hépatite D. Elle sévit surtout dans le Bassin méditerranéen, en Europe de l’Est, en Afrique et en Amérique latine. Le VHD n’infecte que les personnes déjà infectées par le VHB (1 à 2 % en France). Soit l’infection par les deux virus est simultanée, soit le VHD surinfecte une hépatite B chronique. Les toxicomanes et les homosexuels sont les plus touchés. Elle passe inaperçue dans la plupart des cas, mais une fois sur dix la personne infectée est fatiguée, nauséeuse, grippée, présente une jaunisse. L’évolution vers la chronicité est rare, sauf en cas de surinfection où le risque d’hépatite fulminante est également augmenté, dans 5 % des cas.
- Hépatite E. Elle n’est pas réservée au tiers-monde. Le virus est excrété dans les selles des personnes infectées et se transmet comme celui de l’hépatite A par les aliments et les mains. Pas de symptômes dans 50 % des cas, sinon syndrome grippal, troubles digestifs, parfois éruption cutanée, puis ictère. L’infection est aiguë et en général guérit spontanément sans laisser de séquelles, mais elle peut se compliquer, plus souvent que les autres, en hépatite fulminante qui se termine par un décès dans 15 à 25 % des cas.
Prévenir les hépatites, encore mieux que traiter
Pour éviter le risque de cirrhose et de cancer du foie, trois solutions : des précautions (aliments cuits, préservatifs…), le vaccin quand il existe et des traitements adaptés quand l’hépatite est chronique.Deux vaccins existent
Même si le virus de l’hépatite A est responsable d’une infection aiguë, jamais chronique, qui guérit le plus souvent en 4 à 6 semaines sans laisser de séquelles, la guérison peut être plus longue, jusqu’à 6 mois, et surtout, l’hépatite est fulminante dans 1 cas sur 10 000. La prévention la plus efficace est la vaccination. Le vaccin contre l’hépatite B n’est pas non plus obligatoire, sauf pour les personnes à risque particulier (professionnels de santé ou travaillant en collectivité). Il est cependant recommandé avant les premières relations sexuelles ou, plus en amont, chez les nourrissons qui le supportent mieux et aux voyageurs ou résidents en pays de forte endémie.Traitements spécifiques
La solution pour savoir si l’on est porteur chronique du VHB ou du VHC : un examen sanguin dans un laboratoire d’analyses ou une consultation de dépistage anonyme et gratuit (CDAG).À savoir
HÉPATITE C ET ALCOOL Boire beaucoup d’alcool quand on est traité pour une hépatite C augmente le risque d’évolution vers la cirrhose.
Espérer en l’avenir
Trois exemples de recherches prometteuses dans le traitement et la prévention de l’hépatite C. • Les résultats obtenus chez des patients infectés, avec des nouveaux inhibiteurs de protéase du VHC, laissent espérer que l’on pourra bientôt, en les associant, se passer de l’interféron. • Un essai anglais réalisé chez des volontaires sains a montré la faisabilité d’un vaccin thérapeutique qui aiderait les personnes infectées à se débarrasser du virus. Commercialisation éventuelle : pas avant 10 ans. • Une équipe Inserm de Tours a créé un vaccin bivalent contre le VHB et le VHC en utilisant l’enveloppe du vaccin contre l’hépatite B comme support. Il induit des anticorps contre les deux virus… chez la souris pour l’instant.Autres causes
- L’alcool. En France, les hépatites dues à une consommation excessive d’alcool sont les plus fréquentes. Ce sont soit des hépatites aiguës, après une intoxication alcoolique massive, gravissimes mais rares dans l’Hexagone. Soit des hépatites chroniques, plus ou moins émaillées d’épisodes aigus, qui peuvent aboutir à une cirrhose.
- Une maladie virale. Une hépatite peut survenir au cours d’une maladie due à d’autres virus que les VHA, VHB ou VHC. Comme la mononucléose infectieuse causée par le virus d’Epstein-Barr, l’infection à cytomégalovirus (CMV) ou, plus rarement, l’herpès.
- Parasite ou bactérie. On souffre parfois d’une hépatite aiguë à la suite de maladies parasitaires ou bactériennes, notamment le paludisme, la typhoïde, la leptospirose et la brucellose. Dans ce cas, le traitement de l’hépatite repose sur le traitement de l’infection en cause.
- Une maladie virale. Une hépatite peut survenir au cours d’une maladie due à d’autres virus que les VHA, VHB ou VHC. Comme la mononucléose infectieuse causée par le virus d’Epstein-Barr, l’infection à cytomégalovirus (CMV) ou, plus rarement, l’herpès.
- Parasite ou bactérie. On souffre parfois d’une hépatite aiguë à la suite de maladies parasitaires ou bactériennes, notamment le paludisme, la typhoïde, la leptospirose et la brucellose. Dans ce cas, le traitement de l’hépatite repose sur le traitement de l’infection en cause.