Face à l’aggravation des comptes de l’Assurance maladie, le gouvernement s’est fixé l’objectif de rééquilibrer la balance budgétaire. Dans ce sens, il annonçait en janvier dernier son intention de faire davantage contribuer les assurés sociaux à leurs frais de santé, et ce, en augmentant la part non remboursée de leurs soins. Le passage de la théorie à pratique ne s’est pas fait attendre. Paru au Journal officiel le 18 février, un décret relatif à la prise en charge de nos soins médicaux change la donne.
Dès à présent, la participation forfaitaire sur les consultations médicales, les actes d’imagerie et les examens biologiques passe de 1 à 2 €. Par exemple, pour une visite chez un généraliste en secteur 1, facturée 26,50 €, la Sécurité sociale ne remboursera plus 17,55 € mais 16,55 €.
Bonne nouvelle : les actes de biologie médicale et d’examens de radiologie réalisés au cours d’une hospitalisation sont exempts de la hausse.
Mauvaise nouvelle : l’augmentation va s’étendre également à la franchise médicale à partir du 31 mars. Ainsi, le reste à charge double sur les médicaments et les actes paramédicaux, et passe de 0,50 à 1 €. Idem pour celui des transports sanitaires qui passe de 2 à 4 €. Mais tout le monde n’est pas concerné par cette augmentation.
Traitements particuliers
Selon les estimations communiquées cet automne lors des débats sur le budget de la santé 2024, le gouvernement compte sur ces nouvelles mesures pour permettre à l’Assurance maladie de réaliser 800 millions d’euros d’économies. Dans son plan de redressement, il a tout de même tenu compte des contestations émises par les associations de patients, inquiètes de l’impact de ces augmentations sur les plus précaires. Ainsi, pour ne pas pénaliser les personnes qui ont le plus recours aux soins, les deux plafonds annuels – franchises et participations forfaitaires – sont maintenus à 50 € chacun. Ces mêmes franchises et participations forfaitaires ne seront d’ailleurs pas applicables aux mineurs, aux femmes qui bénéficient de l’assurance maternité, et aux bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire, qui ont des revenus particulièrement modestes.